Un garde du corps (ou Agent de Protection Rapprochée) est responsable de protéger des personnes (et parfois des biens). Il s’occupe de sécuriser les déplacements, les lieux de vie et de travail de la personne dont il est responsable afin d’éviter toute agression extérieure. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir garde du corps.
Synonymes et métiers associés : officier de sécurité du GSPR, policier du SDLP, détective privé, Agent de Prévention et de Sécurité (APS), convoyeur de fonds.
Niveau d’études ou diplômes nécessaires : formation certifiée par le RNCP de niveau IV afin d’obtenir la carte professionnelle d’Agent de Protection Rapprochée (APR).
Études en alternance : non.
Salaire débutant 2024 : entre 1.600 € et 2.000€ net par mois.
Statut : salarié, indépendant, fonctionnaire de police ou militaire de la gendarmerie.
Limite d’âge pour le recrutement : avoir minimum 18 ans.
1. Que fait un Garde du Corps ? Missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Garde du Corps ? Son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Garde du Corps ?
4. Recevoir une documentation gratuite pour réussir les Concours de la Police – Gendarmerie
1. Que fait un Garde du Corps ? Missions, tâches et fonctions
Le garde du corps, également appelé agent de protection rapprochée, s’occupe le plus souvent de la sécurité physique de personnes mais peut être également en charge de conduire ces personnes (chauffeur de sécurité) et de la sécurité de leurs biens.
1.1 Quotidien d’un Agent de Protection Rapprochée
Le métier de garde du corps, malgré ce que l’on croit, n’est pas essentiellement un métier de « force », les interventions sont censées être rares.
En effet, la mission même du garde du corps est de mettre en place toutes les mesures de sécurité et de protection possibles afin d’éviter toute situation de danger. Ces mesures doivent réduire la nécessité d’intervenir et d’employer la force.
L’Agent de Protection Rapprochée (APR) sécurise les lieux de vie et de travail de la personne en s’assurant de la mise en place d’un système de sécurité efficace (alarme, caméra, etc) pour éviter l’intrusion de personnes dans ces lieux.
Il suit son « client » dans tous ces déplacements afin de limiter les opportunités d’atteinte physique et de désamorcer toute situation qui pourrait dégénérer. Il organise toute la logistique de ces déplacements : s’il travaille en équipe, par exemple, il va mettre en place des dispositifs de communication afin de rester en contact constant avec le reste de l’équipe de protection rapprochée.
Il procède constamment à une évaluation de la situation et du type de danger que peut courir la personne qu’il protège pour sans cesse améliorer ces mesures de protection.
Il s’assure également de respecter des conditions juridiques qui régissent son activité. Par exemple, il doit savoir quel type de force il est en droit d’utiliser, dans quelle situation ou dans quelles conditions il peut utiliser une arme.
Il met donc en place toutes les mesures possibles pour prévenir les menaces sur la personne dont il est responsable tout en restant discret afin de laisser à son client son espace privé. La discrétion et la confidentialité sont une partie importante du métier.
Selon la personne qu’il protège, des missions peuvent s’ajouter :
- S’il protège une personne connue (chanteur, actrice…), une de ces tâches sera de la protéger de l’intrusion de photographes dans la vie privée de son client, les empêcher de prendre des photos et assurer la discrétion de ces déplacements pour ne pas être suivi.
- S’il protège des personnalités à risque, il devra prendre en compte les risques d’attentats ou d’assassinats.
- S’il exerce dans la fonction publique au sein du Service De La Protection (SDLP), ou du Groupe de Sécurité de la Présidence de la République (GSPR, composé de policiers et de gendarmes), en tant qu’officier de sécurité, il peut participer à l’organisation de la sécurité de grands événements internationaux.
Selon la personne qu’il protège, le garde du corps peut travailler dans des conditions de travail très variées, parfois difficiles et stressantes. Il faut rester vigilant alors même que la journée peut être très ennuyeuse, et pouvoir réagir immédiatement à une agression.
Même si la majorité des gardes du corps sont des hommes, il est tout à fait possible pour une femme d’exercer ce métier. On retrouve par exemple des femmes dans le GSPR, considéré comme l’élite de la protection rapprochée.
1.2 Tenue et équipement
Dans le privé ou dans le public, la tenue d’un garde du corps peut être un costume de couleur sombre ou des vêtements civils basiques pour éviter d’attirer l’attention.
Pour les missions risquées, il porte parfois un gilet par balles, il peut avoir sur lui un triptyque (une plaque dépliable anti-balles pour protéger la personne dont il est responsable) et une arme, lorsqu’il en a l’autorisation.
Il a parfois aussi besoin d’avoir un équipement de communication sur lui, tel que des radios / oreillettes, en particulier s’il travaille en équipe.
1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires
Le garde du corps doit être en très bonne condition physique et pratiquer activement un sport de combat ou de self-défense afin d’être en mesure de maîtriser n’importe quelle personne.
Il doit faire preuve d’un excellent sens de l’observation, de discrétion et de sang froid afin de pouvoir s’adapter aux situations stressantes et moments de crises avec tact.
La rigueur, l’éthique et l’organisation sont indispensables pour réussir des missions parfois logistiquement compliquées.
D’autres compétences complémentaires, telles que la conduite de véhicules, la formation médicale, la pratique de l’anglais sont de plus en plus demandées.
1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier
Un garde du corps peut exercer dans le privé en tant que salarié ou indépendant, au sein de sociétés privées de sécurité, de grandes entreprises, ou directement auprès de particuliers.
Il protège toute personne susceptible de subir des menaces de par ses fonctions ou sa position sociale : des célébrités, des hommes ou femmes d’affaires, des athlètes, etc.
Il existe également des gardes du corps dans la fonction publique, appelés officiers de sécurité. Ce sont des fonctionnaires de police ou des gendarmes qui ont passé un concours pour intégrer le Service De La Protection (SDLP) ou les sélections du Groupe de Sécurité de la Présidence de la République (GSPR).
L’officier de sécurité est responsable de personnalités politiques françaises (Président de la République, membres du gouvernement, etc) et étrangères en voyage officiel en France.
Il n’est pas nécessaire d’être ancien militaire ou policier pour travailler dans le privé, mais cela reste un gage de compétences qui facilite le recrutement.
Par contre, on doit nécessairement être fonctionnaire de police titularisé ou militaire pour intégrer le SDLP. Le GSPR, quant à lui, est composé de 39 policiers et de 39 gendarmes qui doivent passer des sélections.
Les débouchés sont de plus en plus nombreux, la demande en protection rapprochée ayant augmenté de 30% depuis les attentats de 2015 en France.
Plus un garde du corps aura suivi de formations complémentaires plus il trouvera des opportunités de missions.
Il peut par exemple se former au secourisme, à la pratique d’un sport de combat, passer la formation d’Agent de Prévention et de Sécurité (APS) (qui permet d’exercer d’autres métiers dans le domaine de la sécurité, tels que le transports de fond, la sécurité des aéroports, etc), apprendre des langues étrangères.
1.5 Horaires, conditions et temps de travail
Le métier de garde du corps est très prenant et demande une grande flexibilité car la protection rapprochée peut se faire à toute heure. Certains clients nécessitent une protection 24H/24, 7J/7.
Certaines missions demandent une grande mobilité, de nombreux déplacements et voyages. Il courant de travailler le week-end, le soir et de devoir faire des heures supplémentaires.
Les conditions de travail peuvent être très stressantes et fatigantes, mais c’est un métier qui ne connaît pas la routine et permet de vivre de grandes expériences de vie si l’on accompagne des personnes célèbres.
2. Quel est le salaire d’un Garde du Corps ? Son évolution de carrière
2.1 Combien gagne un Agent de Protection Rapprochée ? Rémunération, primes
- Secteur privé :
La rémunération d’un garde du corps dans le secteur privé peut énormément varier selon la structure ou la personne qui l’emploie : de 1.600€ à 15.000€ net par mois.
Plus la personne qu’il protège sera connue et riche plus son salaire sera élevé. Les pourboires et indemnités (heures supplémentaires, horaire de nuit) font énormément varier le salaire final.
L’expérience, la formation et la localisation ont également une grande influence sur le salaire du garde du corps.
- Secteur public :
La rémunération dans le secteur public dépend du grade et de la position indiciaire des officiers de sécurité au moment où ils intègrent le Service de la Protection ou le GSPR.
Au début de sa carrière, le salaire d’un gardien de la paix se situe aux alentours des 2.300€ net par mois, s’il exerce en Île-de-France. Cette rémunération s’élève à 2.145€ net par mois pour un sous-officier de gendarmerie, sans compter les avantages en nature (logement pris en charge, réductions SNCF, etc).
En fin de carrière, la rémunération peut dépasser les 3.500€ net par mois.
A noter : les montants indiqués ci-dessus sont ceux en vigueur pour l’année 2024.
2.2 Évolution professionnelle
Même si la demande de protection rapprochée est de plus en plus forte, l’évolution professionnelle reste assez limitée.
- Secteur privé :
Dans le secteur privé un garde du corps peut travailler pour des clients de plus en plus importants, effectuer des missions à l’international et protéger des personnes plus à risque.
Avec l’expérience, il pourra aussi devenir chef de groupe ou monter sa propre société de protection et devenir indépendant.
- Secteur public :
Dans la fonction publique, après plusieurs années en tant que policier / gendarme au sein de la SDLP ou du GSPR, de nombreux officiers de sécurité ouvrent leur propre structure de sécurité. Leurs compétences étant très reconnues, mais leur salaire étant plafonné dans la fonction publique.
S’ils souhaitent rester au sein de la police nationale ou de la gendarmerie, ils peuvent passer des concours en interne pour monter en grade, se reconvertir dans la formation ou intégrer d’autres unités.
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Garde du Corps ?
La réglementation française est assez stricte sur les conditions pour devenir garde du corps. Elles sont différentes selon que l’on veuille travailler dans le privé ou dans le public.
3.1 Devenir Agent de Protection Rapprochée dans le Privé
3.2 Devenir Officier de Sécurité du SDLP / GSPR
3.1 Devenir Agent de Protection Rapprochée dans le Privé
Il est obligatoire de détenir la carte professionnelle Protection physique des personnes. Elle est délivrée par un organisme public, le Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS).
Pour l’obtenir, il faut avoir terminé une formation reconnue par l’Etat, ou bien posséder une expérience significative dans le domaine de la sécurité.
A noter : les antécédents judiciaires des candidats sont vérifiés. Il ne doit pas y avoir de mention incompatible avec l’exercice des fonctions d’agent de protection rapprochée dans leur casier judiciaire.
De nombreuses formations permettent d’obtenir la carte professionnelle Protection physique des personnes (titres professionnels, CAP, Bac Pro, CQP, etc), à condition qu’elles soient dispensées par un organisme reconnu par le CNAPS ou par l’Etat.
3.1.2 Pré-requis pour accéder à une formation reconnue par l’Etat
- Posséder une autorisation préalable délivrée par le CNAPS qui devra être présentée au centre de formation. Pour recevoir cette autorisation il faut remplir un formulaire à renvoyer au CNAPS correspondant au lieu de domicile.
A noter : une entreprise peut décider de vous payer cette formation, dans ce cas vous devez faire une demande d’autorisation provisoire à l’aide du même formulaire,
- être majeur,
- savoir lire, écrire, comprendre et parler le français,
- avoir la nationalité française ou un titre de séjour valide,
- avoir un certificat médical d’aptitude à la fonction d’agent de protection physique.
3.1.3 Renouvellement de la carte professionnelle
La carte professionnelle protection physique de personnes doit obligatoirement être renouvelée tous les 5 ans.
Depuis 2018, il est obligatoire de suivre un stage appelé Maintien et Actualisation des Compétences de l’Agent de Prévention et de Sécurité (MAC APS) pour le renouvellement.
Les connaissances du stagiaire seront d’abord évaluées par un questionnaire à réponses courtes (une dizaine de questions).
Puis il entre en formation, appelé « recyclage », qui est composée de 5 modules et dure environ 38 heures :
- Module 1 (7h) : gestes élémentaires de premiers secours (seul module qui peut être dispensé pour les personnes détenant déjà une formation valide de Sauveteur Secouriste du Travail (SST).
- Module 2 (8h) : module juridique.
- Module 3 (1h) : module professionnel.
- Module 4 (9h) : module technique.
- Module 5 (13h) : prévention des risques terroristes.
Le coût de la formation varie selon les organismes. Elle peut être financée par l’employeur.
3.2 Devenir Officier de Sécurité du SDLP / GSPR
3.2.1 Intégrer le Service de la Protection
Pour se présenter au concours d’officier de sécurité, il faut déjà faire partie de la police nationale en tant que gardien de la paix ou gradé.
Il faut pour cela réussir le concours de gardien de la paix (niveau BAC pour le concours externe, sans diplôme pour les policiers adjoints et les cadets de la République) et suivre une formation d’un an. Pour intégrer le SDLP, il faudra attendre au moins deux ans après l’incorporation en école de police pour pouvoir se présenter aux tests de sélection.
Lors des sélections, les candidats passent de nombreuses épreuves physiques, intellectuelles et techniques :
- tests physiques et sportifs,
- tests psychotechniques,
- tir,
- informatique,
- secourisme,
- entretien avec un jury,
- épreuve de conduite…
Le jury passe en revue les notes et observations de tous les candidats et choisit ceux qui deviendront officier de sécurité.
Une fois au SDLP, les policiers reçoivent une formation continuent et s’entraînent très régulièrement pour réaliser au mieux leurs missions.
3.2.2 Intégrer le GSPR
Les membres du Groupe de Sécurité du Président de la République sont recrutés parmi les effectifs du SDLP et du GIGN.
Le GIGN est une unité d’élite de la gendarmerie nationale. Les sélections pour y entrer sont particulièrement exigeantes.
Mais avant d’intégrer le GIGN, il faut avoir réussi le concours de sous-officier de gendarmerie (niveau BAC pour le concours externe, sans diplôme pour les gendarmes adjoints volontaires) et avoir suivi une formation d’un an pour devenir gendarme.
Pour se présenter aux sélections du GIGN, il est nécessaire d’avoir au moins 4 ans d’expérience dans la gendarmerie. Les sélections débutent par une semaine d’épreuves (parcours du combattant, tir, combat de boxe, tractions, connaissances professionnelles, etc).
Ceux qui sont retenus pour la prochaine étape se rendent ensuite à un pré-stage très intense de 8 semaines, dont le but est d’éprouver les capacités physiques et la force mentale des candidats.
Les candidats qui ont réussi le pré-stage peuvent intégrer la formation du GIGN qui dure un an, avant de prendre part à leurs missions d’intervention.
Enfin, pour intégrer le GSPR, il faut réussir les tests de sélections organisés conjointement avec le service de la protection. Les sélections durent une semaine et se déroulent à l’Elysée. Ceux qui sont retenus sont formés à leurs nouvelles missions avant de prendre leur poste en tant que garde du corps du président de la République.
4. Recevoir une documentation gratuite pour réussir les Concours de la Police – Gendarmerie
Comme nous venons de le voir, si vous souhaitez devenir garde du corps dans le public en tant qu’officier de sécurité du SDLP ou GSPR, il est nécessaire de réussir un des concours de la police ou de la gendarmerie.
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