Les Chiens de la Gendarmerie Nationale

Les chiens sont présents dans toutes les forces de sécurité intérieures et extérieures du pays. On les retrouve aussi bien dans la Gendarmerie, que dans la Police nationale, dans les douanes, et dans les branches de l’armée française.

Au sein de ces différentes composantes, la gendarmerie fait figure d’excellence, au vu de la variété de ses chiens et de leurs missions. Découvrez notre dossier complet sur les chiens de la Gendarmerie nationale.

Chien de la Gendarmerie
Chien de la Gendarmerie .

1. Qu’est-ce qu’un chien gendarme ? Présentation et histoire des chiens dans la Gendarmerie
2. Quels sont les rôles et missions des chiens de la Gendarmerie ?
3. Quelles sont les races de chiens utilisées par les gendarmes ?
4. Comment sont sélectionnés les chiens gendarmes ?
5. Comment sont formés les chiens dans la Gendarmerie nationale ?
6. A quel âge le chien gendarme prend-il sa retraite et que devient-il ?
7. Quelles sont les interventions et les chiens de Gendarmerie célèbres ?
8. Comment devenir conducteur de chien de la Gendarmerie ?
9. Recevoir une documentation gratuite pour réussir le Concours de Gendarme

1. Qu’est-ce qu’un chien gendarme ? Présentation et histoire des chiens dans la Gendarmerie

L’Histoire du chien est intimement liée à celle de l’Homme. En effet, depuis la nuit des temps, nos fidèles compagnons à quatre pattes nous aident dans notre quotidien. En tant que chiens de chasse, chiens de berger ou chiens de garde, nous pouvons compter sur eux depuis des siècles.

Ainsi, il est assez étonnant de voir que le chien a eu du mal à trouver sa place au sein des forces de l’ordre.

Au début du XX ème siècle, il est d’abord envisagé comme un chien de sauvetage par la Préfecture de police de Paris. Censé empêcher des noyades et dissuader des suicidaires, le chien accompagne les policiers de la capitale, particulièrement le long de la Seine. Les résultats n’étant pas jugés satisfaisants, l’initiative est progressivement abandonnée.

En Corse, on tente d’employer des chiens de sécurité dès 1921, mais, là encore, l’idée est abandonnée après quelques années.

Il faudra attendre les années 40 pour que le chien fasse sa place dans la Gendarmerie, avec le recrutement, en 1943, d’une vingtaine de chiens dans les brigades frontalières au Nord et au Sud du pays, ainsi que de plusieurs chiens de montagne dans des brigades des Hautes-Pyrénées (65).

Cette fois, l’opération est un succès et de plus en plus de chiens sont recrutés jusqu’à l’inauguration du chenil central de la Gendarmerie à Gramat (46), en 1945. Ce chenil est toujours en activité aujourd’hui, mais sous une autre forme. On l’appelle désormais le Centre National d’Instruction Cynophile de la Gendarmerie (CNICG), et comme son nom l’indique, il s’agit du centre de formation des maîtres-chiens de la Gendarmerie.

Le nombre de chiens de gendarmerie ne cesse d’augmenter, passant de 83 chiens en 1947 à 299 en 1960. Les effectifs baissent jusqu’à 233 chiens au cours des années 70, mais les chiffres repartent à la hausse dans les années 80 et jusqu’aux années 2000.

En 2001, on dénombre 384 chiens de gendarmerie, en 2018 il y avait 534 canidés pour 449 équipes cynophiles, et aujourd’hui en 2024 il y a plus de 600 chiens gendarmes dans les brigades canines.

Au départ, les chiens sont engagés dans les gendarmeries départementales et leurs brigades de recherches. Mais il ne faut pas longtemps avant qu’ils ne rejoignent d’autres composantes telles que la Gendarmerie mobile en 1951, les PSIG en 1977, le GIGN en 1978, la Gendarmerie des Transports Aériens (GTA) depuis 1988, et enfin la Garde républicaine depuis 2010.

Le déploiement des chiens dans ces différentes unités est également permis par les progrès en matière de dressage et le développement de nouvelles spécialités :

1970 : chiens d’avalanche,
1973 : recherches de produits stupéfiants,
1988 : recherche d’explosifs,
1999 : recherche de traces de sang,
2001 : recherche d’armes et de munitions,
2004 : recherches de produits accélérateurs d’incendies,
2007 : recherche de billets de banque,
2016 : Recherche d’Explosifs sur Personne en Mouvement (RexPeMo).

On compte aujourd’hui 16 spécialités différentes exercées par les chiens gendarmes. Certains cumulent même plusieurs spécialités comme la recherche de stupéfiants et la recherche d’armes et de munitions par exemple.

Depuis 2022, une initiative originale est entrée en expérimentation. Il s’agit des chiens d’assistance judiciaire. Le concept, importé des Etats-Unis, consiste à faire intervenir des chiens de soutien lors des auditions difficiles.

Issu d’un partenariat avec l’association Handi’Chien, qui forme des chiens pour les personnes malades ou atteintes d’un handicap, le premier chien d’assistance judiciaire de la Gendarmerie a été présenté aux médias en novembre 2022.

Il s’agit de Rumba, une jeune golden retriever, affectée à la Cellule de Protection des Familles de Vannes (56). Cette chienne accompagne les victimes (principalement mineures) de violences intra-familiales et sexuelles.

Vous l’aurez compris, le chien a encore de beaux jours devant lui dans la Gendarmerie et ses missions ne cessent de se diversifier. D’ailleurs de nouvelles spécialités pourraient très bien voir le jour dans les années à venir.

Chien gendarme de recherche
Chien Berger Allemand qui inspecte un véhicule.

2. Quels sont les rôles et missions des chiens de la Gendarmerie ?

Les missions des chiens de gendarmerie sont extrêmement variées. Il existe en effet 16 spécialités différentes pour les équipes cynophiles.

Spécialités Recherche

La plupart des missions de terrain concernent les chiens de recherche. Ils peuvent intervenir dans le cadre de perquisitions, de contrôles ou d’opérations de sécurisation, avant un événement important par exemple.

Il existe actuellement 9 spécialités de recherche :

  • armes et munitions,
  • billets de banque,
  • explosifs,
  • RExPeMo : Recherche d’Explosifs sur Personnes en Mouvement,
  • produits accélérateurs d’incendie,
  • produits stupéfiants,
  • restes humains,
  • SAMBi : Stupéfiants, Armes, Munitions et Billets de banque.

Spécialité Pistage

D’autres chiens sont formés à la spécialité pistage. Il s’agit de retrouver des personnes disparues. Il peut s’agir d’enfants enlevés, d’adolescents fugueurs, de personnes atteintes de maladie comme Alzheimer, ou encore de fugitifs.

En pistage, le binôme maître-chien / animal doit retrouver la piste de la personne disparue. Le chien sent l’odeur de la cible grâce à un de ses vêtements ou tout autre objet imprégné de son odeur. Il part ensuite du dernier endroit ou la cible a été aperçue.

Selon les circonstances, un chien peut retrouver la piste d’une personne jusqu’à plusieurs jours après son passage.

La spécialité piste peut être associée à la recherche de victimes d’avalanche, exercée en montagne, pour secourir, comme son nom l’indique, les personnes piégées dans des avalanches. Elle peut aussi s’associer à la spécialité défense, ce qui peut s’avérer très utile dans la traque d’individus hostiles.

Les chiens de piste de race Saint-Hubert, ayant le flair le plus puissant du royaume canin, possèdent leur propre catégorie. Ils sont envoyés sur les affaires particulièrement sensibles. Ils sont d’ailleurs capables de retrouver une piste 7 à 10 jours après le passage d’une personne.

Enfin, on trouve les chiens d’intervention, de défense et de patrouille. Force dissuasive de la Gendarmerie nationale, ils peuvent attaquer lorsqu’il le faut. Légalement, le chien est considéré comme une arme par destination, l’emploi de sa force est donc réglementé, au même titre que tous les armements.

Ces chiens peuvent intervenir lors de manifestations, d’arrestations houleuses ou simplement pour des patrouilles, pour maintenir l’ordre et la sécurité. Comme nous l’avons vu, ils peuvent être associés à la spécialité pistage, mais également à des spécialités de recherches, comme les stupéfiants par exemple.

Pour terminer, n’oublions pas l’élite des chiens de gendarmerie : les chiens du GIGN. Ces chiens ont un quotidien hors norme, à l’image de leur maître. On les nomme chiens d’assaut. Ils sont formés au parachutisme et à la descente en rappel avec leur conducteur et, bien évidemment à l’intervention.

Ils sont aussi formés à la recherche d’explosifs, ce qui permet de guider les équipes du GIGN dans leurs missions les plus dangereuses.

Enfin, ce sont également des chiens de dirigement, utilisés dans des opérations de renseignements. Cette spécialité n’existe qu’au sein du GIGN et permet, à l’aide d’un casque radio équipé sur le chien, de le diriger à distance. Le casque possède également une caméra intégrée, ce qui permet au maître-chien de voir, en temps réel, tout ce que son chien voit.

Chiens d’Assistance Judiciaire

Nous terminons par la spécialité des chiens d’assistante judiciaire. Expérimenté depuis 2022 par la gendarmerie au sein de quelques unités.  Le concept de chiens d’assistance judiciaire est importé des USA avec des premiers résultats prometteurs.

Ce ne sont pas des chiens gendarmes à proprement parler, mais plutôt des chiens de soutien psychologique, qui accompagnent des victimes dans leurs auditions.

Les auditions des victimes peuvent être un moment très compliqué, voir traumatisant, particulièrement pour des enfants. Le chien sert à établir un climat de confiance, à rassurer la victime, et son entourage.

Dans la Cellule de Protection des Familles de Vannes, première unité à avoir accueilli un chien d’assistance judiciaire, plus de 300 victimes mineures sont auditionnées chaque année. C’est autant de travail pour la chienne Rumba, affectée à ce service.

3. Quelles sont les races de chiens utilisées par les gendarmes ?

Comme dans toutes les forces armées et forces de l’ordre françaises, le berger belge malinois est de loin la race de chien la plus représentée. Il s’agit en effet d’un chien particulièrement polyvalent et fait pour le travail.

Très sportif, agile, joueur, courageux, intelligent, et relativement léger (une trentaine de kilos), c’est le chien idéal pour toutes les spécialités de la gendarmerie. Il représente d’ailleurs environ 75% des chiens gendarmes.

Les autres bergers belges peuvent eux aussi être présents en gendarmerie : le Tervueren, le Groenendael et le Laekenois.

On peut toutefois constater que les races des chiens gendarmes sont plus diversifiées que celles des chiens policiers des brigades cynophiles de la Police nationale.

Les autres races les plus courantes dans la gendarmerie étant :

  • le Berger Allemand : chien historique des forces de l’ordre, il est performant dans toutes les spécialités, particulièrement en défense,
  • le Berger Hollandais : sosie du berger belge malinois, il est néanmoins un peu plus foncé et présente des motifs différents. En revanche il reste tout aussi performant, et, comme son collègue malinois, il est employé dans toutes les spécialités,
  • le Saint-Hubert, le colosse de la gendarmerie avec ses plus de 55kg, il possède le flair le plus puissant parmi toutes les races de chiens et est employé dans la recherche de personnes,
  • l’English Springer Spaniel, le plus petit des pisteurs, avec seulement une vingtaine de kilos, il peut se faufiler partout. Très énergique, il travaille dans toutes les spécialités de recherche.

Les races que l’on vient de voir sont les plus communes au sein de la Gendarmerie nationale, mais il arrive que d’autres chiens soient sélectionnés.

D’ailleurs, pas moins de 18 races et des croisements ont été employés par la Gendarmerie au fil des années.

On peut par exemple citer le Stafford Bull-Terrier, le Rottweiler, le Jack Russel Terrier, le Dobermann, le Terre-Neuve ou encore le Golden et Labrador Retriever.

Les chiens Saint-Hubert de la Gendarmerie
Chiens Saint-Hubert de la Gendarmerie

4. Comment sont sélectionnés les chiens gendarmes ?

Les chiens de la Gendarmerie peuvent être issus d’élevages, d’associations et de refuges pour animaux (il existe une convention avec la SPA ), ou bien de dons de particuliers. Ils doivent avoir entre 10 mois et 2 ans.

Pour qu’un chien soit sélectionné, il doit tout d’abord être testé. C’est son caractère et sa personnalité qui sont d’abord étudiés.

La Gendarmerie recherche certains critères selon les spécialités possibles des chiens. Il est nécessaire qu’ils soient énergiques, obéissants, sportifs, agiles, endurant, mais aussi très joueurs, car tout leur apprentissage passera ensuite par le jeu.

Le dresseur – instructeur (chargé de tester les chiens) mène plusieurs exercices pour l’aider à déceler le potentiel du chien.

Il lui présente plusieurs jouets (boudin, balle, KONG) afin de voir lesquels l’intéresse et comment il agit avec. Est-ce que le chien aime mordre ? Est-ce qu’il cherche le jouet s’il ne le voit pas immédiatement ? Le comportement du chien est passé au crible afin de détecter ce qui pourrait faire de lui un chien gendarme ou non.

Lorsqu’un chien est retenu, il doit passer une visite vétérinaire afin de déterminer s’il est apte au service. Il est ausculté par un vétérinaire du CNICG et passe une batterie de tests, comme des radios, qui permettent notamment de déceler des signes de dysplasie des coudes ou des hanches.

La dysplasie est une maladie qui touche de nombreux grands chiens (malinois, berger allemand…) et qui ne permet pas au chien d’être employé dans la Gendarmerie.

Si le vétérinaire juge le chien apte au service, il pourra alors commencer son entraînement, et bientôt trouver son binôme humain.

Il faut savoir que plus de la moitié des chiens testés par la Gendarmerie sont recalés. En effet, sur près de 250 chiens testés chaque année, moins d’une centaine deviendront des chiens gendarmes.

Quand aux chiens de pistage de race Saint-Hubert, ils ont un processus de sélection et de formation différent. Ils sont recrutés dès leurs deux mois, dans un élevage, et sont directement accueillis au domicile de leur maître-chien. Leur formation débute, quelques mois plus tard, à environ 5 mois.

La sélection des chiens d’assistance judiciaire est aussi très différente puisque ces chiens ne sont pas formés par la gendarmerie, mais par l’association Handi’Chien. Et au vu de leur future mission, les profils recherchés sont bien différents.

Les chiens d’assistance judiciaire doivent posséder un tempérament doux, empathique et calme puisque leur rôle sera de soutenir émotionnellement des victimes lors de dépositions. Ils sont sélectionnés à l’âge de 2 mois dans un élevage, avant de rejoindre une famille d’accueil qui assurera la première étape de leur formation.

5. Comment sont formés les chiens dans la Gendarmerie nationale ?

Tous les chiens de la Gendarmerie nationale passent par le Centre National d’Instruction Cynophile de la Gendarmerie (CNICG). Ils y restent environ 6 mois, en fonction de leur spécialité et de leurs facultés d’apprentissage.

Leur formation débute par 3 mois de débourrage. Au cours de cette période, un instructeur du CNICG prend en charge le chien et lui inculque toutes les bases de son éducation.

Cette période permettra également de choisir la meilleure spécialité pour le chien (recherche, intervention, pistage, assaut).

Une fois son débourrage terminé, le chien va pouvoir rencontrer son gendarme. Cette étape porte le nom de « mariage » dans la gendarmerie. Une fois l’équipe formée, le maître et le chien seront ensemble tous les jours jusqu’à la retraite, et pour beaucoup, même après.

D’ailleurs, la devise du CNICG est « Toi et moi, pour eux », un joli rappel de la mission et du lien qui unissent maître et animal.

Les 3 derniers mois de la formation consistent à apprendre au chien et à son maître à travailler ensemble. Tous deux sont formés à leur future spécialité et s’entraînent quotidiennement.

  • Formation des chiens d’intervention :

Leur entraînement repose en grande partie sur le mordant et le muselé. D’abord, on encourage le chien à mordre sous forme de jeu.

Avec le temps et les exercices, le chien apprend où il doit mordre, dans quelles circonstances et toujours avec l’accord de son maître. Pour l’aider un complice porte une tenue en kevlar (pour le protéger des morsures) et joue différents rôles : contrôle de routine, agresseur armé, fugitif…

  • Formation des chiens de recherche :

Ils sont habitués à jouer avec un boudin, qui lui servira de récompense à chaque fois que le chien effectuera l’action que l’on attend de lui. C’est ce que l’on appelle le renforcement positif.

Il faut ensuite familiariser le canidé avec l’odeur des objets qu’il devra rechercher (stupéfiants, explosifs, billets de banque…). On lui apprend aussi à marquer lorsqu’il a trouvé l’odeur (s’asseoir ou se coucher).

Les exercices se complexifient avec le temps, en cachant de mieux en mieux les objets, en ajoutant d’autres odeurs, en changeant d’environnement…

  • Formation des chiens RexPeMo (Recherche d’Explosifs sur Personnes en Mouvement) :

Ils peuvent par exemple se rendre dans des supermarchés pour leur exercice. Un complice porte alors sous ses vêtements un gilet d’explosifs. Posté à l’entrée, le chien devra réagir lorsque le complice passe devant lui.

  • Formation des chiens de pistage Saint-Hubert : 

Elle est différente de celle de ses congénères. Ces chiens possèdent un tempérament particulier et nécessitent un maître-chien expérimenté pour que leurs capacités de travail se développent. Au lieu de suivre 3 mois de formations en une fois, ils sont formés pendant 17 semaines réparties sur deux ans.

Quelques que soit la spécialité des chiens, leur équilibre et leur santé sont très surveillés tout au long de sa formation.

En effet, leur travail, bien qu’il repose sur du jeu, est très exigeant d’un point de vue physique. Ils sont d’ailleurs considéré comme des sportifs de haut niveau.

Les chiens ont des rendez-vous réguliers avec le vétérinaire pour contrôler leur état de santé général (poids, dents, articulations) et prévenir les blessures. Et reçoivent une alimentation adaptée à leurs besoins.

A la fin de leur formation, le binôme maître-chien passe un examen final. Il s’agit d’une mise en situation de leur spécialité (rechercher un personne pour le pistage, rechercher des stupéfiants pour un chien stup’, gérer une intervention pour un chien d’intervention…).

Entrainement d'un chien malinois de la gendarmerie
Entrainement d’un Berger Belge Malinois

6. A quel âge le chien gendarme prend-il sa retraite et que devient-il ?

Il faut savoir que le maître-chien est décisionnaire quant à la carrière de son compagnon. Il peut par exemple juger que son chien ne doit pas participer à certaines opérations, qu’il a besoin de repos ou qu’il est inapte au travail.

Quand vient la fin de carrière du chien, c’est encore son maître qui décide de son départ. Il se base évidemment sur l’âge de son binôme, mais aussi sur sa forme physique, sa vitalité et son envie de travailler. Certains chiens peuvent donc partir à la retraite plus tôt, tandis que d’autres partent plus tard.

Mais en moyenne un chien de la gendarmerie prend sa retraite entre 7 et 8 ans.

Le chien réformé est adopté par son maître-chien dans environ 80% des cas. Il n’est pas rare que le chien vive déjà avec son maître avant sa retraite.

Si le conducteur de chien ne peut pas le garder, le chien peut trouver une famille d’accueil où il pourra finir sa vie.

Au GIGN, si le chien n’est ni adopté par son maître, ni par une famille d’accueil, il peut rester au chenil en tant que mascotte et finir ses jours au sein de sa caserne.

Un projet devrait également voir le jour et offrir une autre solution pour la retraite des chiens gendarmes.

Inspiré par l’initiative de l’association Un Toit Pour Erros, maison de retraite pour les chiens réformés de la Police nationale qui ont un caractère difficile, l’association K9 Unit, Mission Retraite, créée en novembre 2023, œuvre pour la fondation d’un refuge équivalent réservé aux chiens retraités de la Gendarmerie.

A terme, ces associations aimeraient que leur modèle soit repris par l’État, et que ce genre de structure soit généralisé dans tout le pays.

7. Quelles sont les interventions et les chiens de Gendarmerie célèbres ?

Les chiens sont présents au sein de la Gendarmerie nationale depuis le milieu du XXème siècle, et depuis, nombre d’entre eux se sont distingués par leur courage, leur efficacité la quantité de travail abattu.

Dans cette rubrique, nous mettons en lumière quelques héros à quatre pattes de la Gendarmerie.

Seuls 2 chiens ont été décorés de la Médaille de la Gendarmerie avant que son système ne soit révisé. A l’origine, cette distinction était la plus haute de l’institution.

Elle récompensait les membres de la Gendarmerie nationale qui se sont distingués par une action d’éclat ayant nécessité des qualités particulières de courage et d’abnégation.

  • Gamin, le berger allemand héros de la guerre d’Algérie :

Le 1er chien décoré s’est illustré lors de la Guerre d’Algérie.

Le 29 mars 1954, Gamin, un berger allemand, et son maître, le gendarme Gilbert Godefroid, sont chargés de retrouver la trace d’une troupe ennemie et armée.

Après 6 heures de pistage, le groupe qui menait la recherche (le binôme maître-chien et le moghazni chargé de les couvrir) tombe dans une embuscade. Ils ont bel et bien retrouvé la troupe ennemie, mais les deux hommes sont tués immédiatement. Gamin est gravement blessé à la tête et au poitrail par les tirs ennemis.

Le combat s’engage entre la troupe ennemie et la Légion. Il durera plus de deux heures, et, lorsqu’il est terminé, les légionnaires retrouvent Gamin qui s’est traîné près du corps du gendarme Godefroid et qui lui lèche le visage.

Lorsqu’ils tentent d’approcher, le chien est agressif. Personne ne peut s’approcher de lui ou de son maître qu’il défend coûte que coûte. Il est aveuglé par son propre sang et très affaibli, mais ce n’est qu’après un corps à corps musclé qu’il est enfin maîtrisé et transporté par hélicoptère.

Gamin est opéré à l’hôpital vétérinaire de Millesimo et se remet totalement de ses blessures. Il continuera sa carrière auprès d’un autre maître-chien, le gendarme Labouède. Il est décoré de la Médaille de la Gendarmerie le 27 décembre 1958 en hommage à la loyauté dont Gamin a fait preuve à l’égard de son maître.

Le chien gendarme Gamin
Le chien Gamin et son maître Gilbert Godefroid
  • Allan le chien du PSIG :

Le 2ème chien à avoir reçu la Médaille de la Gendarmerie était nommé Allan. Il servait au sein du PSIG de Auch (32), aux côtés de son maître-chien, Jean-Luc Maury-Papot.

La nuit du 5 décembre 2001, les gendarmes en patrouille (dont l’équipe cynophile) repèrent une voiture suspecte. Une course-poursuite s’engage et les gendarmes parviennent à la rattraper. Un individu tente de s’enfuir, mais Allan et son maître-chien partent à sa poursuite.

Armé, l’individu fait feu, et Allan, qui s’est interposé entre lui et son maître, est blessé au flanc et à la patte.

L’individu était en réalité un membre d’ETA, une organisation terroriste et indépendantiste basque. A l’origine, l’équipe cynophile n’était pas formée pour ce genre d’exercice, puisque Allan était spécialisé dans la protection de sites et de personnes ainsi que dans la recherche de stupéfiants.

En plus de la Médaille de la Gendarmerie, Allan et son maître-chien ont été invités à défiler lors du 14 juillet sur les Champs-Elysées.

De nombreux autres chiens héroïques ont marqué la Gendarmerie. Il nous est impossible de tous les citer, mais en voici quelques exemples :

– Ice-Tea, du PSIG de Vienne (38), mort en opération, abattu par un forcené retranché et armé en Savoie. Son action a permis aux gendarmes du PSIG et du GIGN de neutraliser l’individu. Il a été médaillé de la gendarmerie nationale avec palme de bronze à titre posthume.

– INXS, de l’équipe cynophile de la gendarmerie de Charente, décoré à de nombreuses reprises pour acte de courage et de dévouement, il a reçu la médaille de la Défense nationale, échelon or pour la « qualité particulière des services rendus ».

Chien spécialisé en piste-défense, il a sauvé de nombreuses vies, retrouvé des personnes égarées et arrêté un grand nombre de délinquants violents.

– M’Scotty, du PSIG de Dax (40), décorée de la médaille de bronze de la défense nationale et spécialisé en piste-défense, qui a permis de retrouver directement 20 personnes et d’orienter les recherches dans une cinquantaine de cas.

Merci à tous les chiens gendarmes et à leur maître-chien pour les services rendus à la nation, merci de veiller sur nos familles!

8. Comment devenir conducteur de chien de la Gendarmerie ?

Les maîtres-chiens de la Gendarmerie nationale sont recrutés parmi les Sous-Officiers de la Gendarmerie (SOG). Pour en faire partie, il faut réussir le concours (niveau BAC), et suivre une formation d’un an en école de Gendarmerie.

A noter : si vous n’avez pas de diplôme, vous pouvez devenir Gendarme Adjoint Volontaire (GAV). Après avoir réussi les tests de sélection, vous accompagnerez les gendarmes dans leurs missions au quotidien. Ce dispositif vous permet également de vous inscrire au concours interne de SOG après un an de service.

Il faut avoir accumulé quelques années d’expérience en tant que gendarme avant de pouvoir postuler à un poste de maître-chien. Lorsque des postes sont vacants, un avis est publié et il est alors possible de candidater.

Après des tests de sélection, ceux qui sont retenus suivent une formation de 3 mois au CNICG à Gramat (46). Après avoir passé leur examen final, ils peuvent rejoindre leur nouvelle unité d’affectation, et commencer à travailler avec leur binôme à quatre pattes.

NB : Vous pouvez lire notre fiche métier pour avoir plus d’informations sur les missions, la formation et la carrière d’un maître-chien de la Gendarmerie.

9. Recevoir une documentation gratuite pour réussir le Concours de Gendarme

Comme nous venons de le voir, si vous souhaitez travailler dans la Gendarmerie en tant que conducteur maître chien, il faut d’abord réussir un concours de la gendarmerie nationale. Mais votre réussite n’est pas du tout garantie, et une bonne préparation est la clé de votre succès.

Vous pouvez préparer le concours en achetant des livres. Mais pour augmenter vos chances d’être reçu au concours et avoir un gros avantage sur les autres candidats, la meilleure solution est de vous inscrire à une formation préparatoire.

Cette formation en ligne pour réussir les concours de la gendarmerie, vous pouvez la suivre de n’importe quel endroit, quand vous le souhaitez, à votre rythme. Idéal si vous habitez une petite ville, si vous travaillez en parallèle, si vous voulez vous reconvertir ou si vous avez du mal à étudier tout seul sans cadre.

C’est une formation de qualité, 90% des élèves sont satisfaits de leur préparation.

Les inscriptions sont ouvertes toute l’année.

N’hésitez pas à demander une documentation gratuite en remplissant le formulaire ci-dessous, c’est sans engagement :

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