Tout savoir sur Brigades Canines / Cynophiles de la Police Nationale

Les brigades canines cynophiles de la Police nationale travaillent avec des chiens de défense et avec des chiens de recherches. Elles sont appelées pour soutenir les autres forces de police et sont chargées de la recherche de matières telles que les explosifs ou les stupéfiants par exemple, ainsi que de la défense et de l’intervention.

1. Que sont les Brigades Cynophiles ? Histoire et présentation
2. Quelles sont les missions des Brigades Canines de la Police ?
3. Quels sont les effectifs des Brigades ?
4. Quels sont les équipements, armes et véhicules ?
5. Comment intégrer une Brigade Canine ? Concours, formation, recrutement
8. Recevoir une documentation gratuite pour réussir les Concours de la Police Nationale

En France, les brigades canines / cynophiles sont présentes au sein de toutes les forces de sécurité intérieure : la Police nationale, la Gendarmerie, les douanes et la Police municipale. Dans cet article, nous nous concentrerons sur les brigades canines de la Police nationale.

L’usage des chiens dans la police remonte au début du XXème siècle.

En 1900, la Préfecture de Police de Paris a tenté d’utiliser des chiens pour sauver des personnes de la noyade ou des candidats au suicide, mais malheureusement, les résultats étaient décevants. En conséquence, l’initiative a été abandonnée et des bouées ont été installées sur tous les ponts parisiens pour assurer la sécurité des citoyens.

Toujours au début du 20ème siècle, s’inspirant d’autres pays, le Préfet Louis Lépine décide de créer une unité de chiens de police. Cette unité fut initialement affectée à Neuilly-sur-Seine pour lutter contre les cambriolages dans ce secteur, et un club du chien de Police a vu le jour.

Les résultats de ces chiens de police étant prometteurs, l’administration décide de créer une brigade canine pour assurer la sécurité des rues la nuit. A cette époque, plus de la moitié des commissariats de banlieue travaillaient avec des chiens.

Cependant, ces initiatives ont été abandonnées progressivement à partir de 1917, et les animaux ont été restitués aux chenils du club du chien de police.

Un peu plus tard, en 1923, la Préfecture de Police autorise les gardiens de la paix affectés en banlieue à emmener leurs propres chiens pendant leur service. Mais cette pratique a rapidement disparu en raison d’un manque de candidats.

Ce n’est qu’au début des années 1950 que la Préfecture de police instaure véritablement une brigade canine pour aider les policiers dans leurs missions. La même année, elle créé un service de chiens de police à Paris. Il était à l’origine composé de cinq chiens de race Berger Allemand, mais son effectif a rapidement triplé.

En 1953, le Centre national de formation des brigades canines voit le jour à Marseille, mais il est dissous en 1966 pour être transformé en compagnie cynophile.

À partir de 1955, des brigades canines des polices urbaines sont progressivement mises en place à l’échelon national.

En 1965, le Centre National de Formation des Unités Cynophiles (CNFUC) voit le jour à Cannes-Ecluse (77). La formation des unités canines de la Préfecture lui est confiée.

Les spécialités commencent à se développer en 1973, avec la recherche de produits stupéfiants. Cinq ans plus tard, les premières Unités Canines Légères (UCL) sont créées.

En 1985, les équipes de la Police Aux Frontières (PAF) sont formées à Paris, et le CNFUC commence à former des chiens en recherche d’explosifs. Depuis, le nombre de spécialités ne cesse d’augmenter.

En 2000, la cellule spécialisée en odorologie (science des odeurs) est créée. Il s’agit d’une méthode d’identification judiciaire utilisée à l’origine par la police scientifique des pays d’Europe de l’Est, qui l’emploie depuis les années 1970.

Elle consiste à comparer une odeur corporelle présente sur une scène de crime avec celle d’un individu suspecté grâce au chien, qui aura mémorisé cette odeur. L’odorologie est jugée fiable à plus de 90%.

La spécialité recherche de restes humains est mise au point la même année. S’en suivent la recherche des armes et des munitions, des produits accélérateurs d’incendie, des billets de banque, et la plus récente, la Recherche d’Explosifs sur Personne en Mouvement (RExPeMo), mise au point en 2016.

Il ne fait aucun doute que nous assisterons au développement de nouvelles spécialités dans les années à venir. D’ailleurs, les équipes de la police et de la gendarmerie ne cessent de chercher à s’améliorer et à se développer.

A noter : n’hésitez pas à lire notre article sur les brigades canines de la gendarmerie et sur les chiens de gendarmerie.

Les brigades canines de la Police nationale renforcent les autres unités de police. Elles sont composées de plusieurs duos de maîtres et de chiens. Ces duos sont formés soit à la défense et à l’intervention, soit à la recherche. En fonction de leur formation, ils n’effectuent pas les mêmes missions.

2.1 Mission de défense et d’intervention

L’équipe cynophile (le maître et son chien) est principalement employée en patrouille dans les quartiers sensibles. Elle peut ainsi prévenir et lutter contre les violences urbaines et les différentes formes de délinquance (vols, trafic…).

Dans cette mission, le chien est surtout employé pour impressionner et dissuader les délinquants. Mais, en cas de suspect en fuite ou récalcitrant, le chien est formé à l’attaque et son maître peut lui en donner l’ordre.

Les patrouilles cynophiles peuvent également être appelées pour sécuriser l’intervention des pompiers ou des secours dans des zones sensibles.

A noter : le RAID (unité d’élite de la Police nationale) compte également des conducteurs cynotechniciens d’intervention dans ses rangs. Les chiens peuvent être envoyés face à des forcenés armés et sont même habitués à prendre l’hélicoptère. On les appelle les chiens d’assaut du RAID.

2.2 Mission de recherches

Les membres de brigades canines formés à la recherche utilisent les capacités olfactives exceptionnelles du chien afin de retrouver des matières ou des personnes.

Ils sont tous spécialisés dans un domaine :

• recherche de produits stupéfiants, lors de perquisitions, de contrôles routiers ou bien dans les lieux de transit par exemple (gares, aéroport…),
• recherche de billets de banque,
• pistage de personnes disparues, grâce à un objet comportant l’odeur de la personne recherchée,
• recherche d’armes et munitions,
• recherche de matières explosives, sur des personnes en mouvement (spécialité RExPeMo : Recherche d’Explosifs sur Personne en Mouvement), ou bien dans des bâtiments / infrastructures avant un événement ou le déplacement de personnalités importantes,
• recherche de traces de sang et restes humains,
• recherche de personnes piégées dans des avalanches.

Selon leur spécialité, les équipes cynophiles opèrent sur des zones plus ou moins grandes et obéissent à des contraintes différentes.

L’odorologie, est une spécialité à part, puisqu’elle est destinée à la police scientifique. Les brigades canines ne la pratiquent pas.

En 2023, la Police nationale comptait environ 472 chiens dans ses rangs répartis dans les 171 brigades cynophiles qui sont présentes en France.

Les chiens des brigades canines sont issus de races relativement variées :

• bergers allemands,
• bergers belges malinois,
• labradors,
• golden retrievers,
• flat coated retrievers
• springer spaniel.

La Direction de la Sécurité de Proximité de l’Agglomération Parisienne (DSPAP) compte le plus de membres de brigades canines avec environ 130 policiers et 80 chiens.

Il faut savoir que dans la Police nationale, le chien est considéré d’un point de vue légal comme une arme par destination, qui peut être employé à titre préventif, ou à titre répressif.

A noter : Dans la réalité, le chien est considéré comme un compagnon par son maître-chien. Il y a une grande proximité et complicité entre eux. D’ailleurs, la plupart des chiens sont adoptés par leur maître au moment de la retraite.

Les conducteurs de chien possèdent le même armement et équipement que leurs collègues :

• arme de service (pistolet semi-automatique),
• gilet pare-balles,
• menottes,
• tonfa,
• pistolet à impulsion électrique, etc.

Le chien est quant à lui, équipé d’un harnais avec le sigle « Police », d’une longue laisse (2,50 mètres environ) et d’une muselière.

Les véhicules des brigades canines sont également aménagés et comportent des cages de transport pour les chiens.

5.1 Recrutement dans la Police

Pour rejoindre une brigade canine de la Police nationale, il est nécessaire d’être policier en activité (gardien de la paix ou gradé). Pour cela, il faut tout d’abord passer le concours de gardien de la paix.

Le concours de gardien de la paix est ouvert aux candidats ayant un niveau BAC au minimum. Après des épreuves écrites, orales et sportives, le candidat part suivre une formation de 12 mois dans une école de police avant d’être affecté. Après une année de service, il sera titularisé.

A noter : il est possible d’intégrer la Police nationale sans diplôme en utilisant les dispositifs des policiers adjoints et des cadets de la République.
Ils peuvent accompagner les gardiens de la paix et les gradés dans leurs missions tout en préparant le concours interne de gardien de la paix, qu’ils peuvent passer après un an de service.
Les cadets de la République bénéficient en plus d’une remise à niveau scolaire et d’une préparation au concours de gardien de la paix.

5.2 Intégrer une Brigade Canine Cynophile

Après au moins deux ans dans la Police nationale, le gardien de la paix ou le gradé peut déposer sa candidature à une brigade canine lorsque des postes sont vacants. Son dossier est examiné, et, s’il est retenu, le policier sera admis à passer les tests de sélection : une épreuve sportive et une épreuve d’appréhension face au chien.

A noter : la compagnie cynophile de la préfecture de Paris comporte des tests plus poussés (self-défense, endurance, tir, parcours cynotechnique…).

S’il réussit les sélections, le policier rejoint sa nouvelle brigade et assiste ses collègues en attendant l’ouverture d’une session de formation.

Trois sessions de formation sont organisées chaque année : une en janvier, une en avril et une en septembre. La formation de conducteur cynotechnicien dure 3 mois et est dispensée par le CNFUC (Centre National de Formation des Unités Cynotechniques).

Les chiens sont attribués aux policiers au début de la formation. Ensemble, ils suivront des enseignements pratiques :

• obéissance,
• mordant,
• muselé,
• recherche,
• conduite de l’animal…

L’élève-conducteur doit également suivre des cours théoriques :

• hygiène,
• soins des animaux,
• morphologie et anatomie,
• droit et procédure pénale…

En fin de formation, il est nommé conducteur cynotechnicien et peut partir en mission avec son chien.

A noter : si les moniteurs ne jugent pas le policier apte à devenir maître-chien, il pourra suivre un stage de recyclage.

Comme nous venons de le voir, il est nécessaire de réussir un des concours de la Police Nationale pour rejoindre une brigade canine cynophile en tant que maître chien. Mais les candidats sont nombreux, et si voulez réussir vous devez être mieux préparer que les autres candidats !

Vous pouvez préparer les concours tout seul en achetant des livres et annales de concours. Mais pour augmenter vos chances d’être reçu au concours et avoir un gros avantage sur les autres candidats, la meilleure solution est de vous inscrire à une formation préparatoire.

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