Ingénieur de la Police Technique Scientifique (IPTS)

Un Ingénieur de la Police Technique Scientifique (IPTS) a pour mission d’identifier les auteurs d’infractions. Il travaille avec la police judiciaire en utilisant des moyens techniques et scientifiques. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir ingénieur de la police technique scientifique.

Ingénieur de la Police Technique Scientifique

Synonymes et métiers associés : agent spécialisé de la police technique scientifique, technicien de la police technique scientifique, gardien de la paix, technicien de laboratoire, laborantin, gendarme de l’institut de recherche criminelle.
Niveau d’études ou diplômes requis : BAC +5 via le concours externe, mais il est possible de devenir ingénieur par concours interne avec un niveau BEP – CAP via le métier d’ASPTS ou sur validation d’acquis.
Études en alternance : non.
Salaire débutant : 2.714€ net par mois en Île-de-France.
Statut : fonctionnaire public d’état de catégorie A de la filière police-sécurité.
Limite d’âge pour le recrutement : aucune.

1. Que fait l’Ingénieur de la Police Technique Scientifique : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Ingénieur de la Police Scientifique, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours, pour devenir IPTS

1. Que fait l’Ingénieur de la Police Technique Scientifique : missions, tâches et fonctions

1.1 Quotidien d’un Ingénieur de la Police Technique Scientifique

Aux côtés de la police judiciaire, les ingénieurs de la police technique scientifique prennent part aux recherches d’identification des criminels. Ils interviennent notamment dans l’identification judiciaire, dans l’analyse d’indices et de preuves au sein des laboratoires de la police scientifique, mais aussi dans l’utilisation d’outils informatiques.

Les ingénieurs participent ainsi à la lutte contre la petite et la moyenne délinquance. Ils luttent également contre le crime organisé et le terrorisme, notamment en prenant part à des actions de coopération internationale avec Interpol.

Grâce à ses compétences spécifiques, un ingénieur peut aussi assurer les formations initiales et continues du personnel de la police nationale dans des domaines précis. Il effectue d’ailleurs un travail important de veille technologique et travaille aussi à la mise au point de nouvelles technologies utiles à la police judiciaire.

Les missions d’un ingénieur de la police technique scientifique dépendent de la section dans laquelle il travaille. Chaque laboratoire de la PTS regroupe les différentes sections suivantes :

  • Balistique : analyse des armes, des munitions et des trajectoires de tirs.
  • Biologie : analyse de traces de sang, de sécrétions, de cheveux, recherche d’ADN et d’empreintes génétiques.
  • Documents et traces papillaires : analyse des écritures et recherche de faux documents.
  • Incendies et explosions : analyse des engins explosifs et des liquides inflammables retrouvés sur les lieux du crime. C’est une spécialité uniquement traitée au sein du laboratoire central de la préfecture de police à Paris.
  • Physique et chimie : analyse des résidus de peintures, de tir, d’éclats de verre, de terres, …
  • Stupéfiants : recherche de substances chimiques à partir d’échantillons de saisie.
  • Toxicologie : analyse de toxiques au sein de milieux biologiques. Il s’agit également de spécialités propres au laboratoire de toxicologie de la préfecture de police de Paris.
  • Technologies numériques : analyse des téléphones, des GPS ou encore de vidéos.

Il faut savoir que le métier d’ingénieur peut aussi comporter une grande partie de travail administratif.

Un ingénieur a un rôle essentiel de coordinateur et de manager lorsqu’il dirige une équipe.

C’est le cas lorsqu’il est chef ou adjoint au chef de section. Il s’occupe alors de répartir le travail d’analyse et d’expertise qui lui est envoyé par les services de police, les services de gendarmerie ou encore les magistrats. Avant de rendre ce travail, il doit valider les conclusions des rapports d’expertise rédigés par son équipe.

Il peut également arriver qu’il soit appelé à témoigner au tribunal en tant qu’expert.

1.2 Tenue et équipement

Lorsqu’il intervient en laboratoire, un ingénieur de la police technique scientifique doit revêtir une combinaison blanche à usage unique, des gants, des sur-chaussures, un bonnet et parfois même des lunettes et un masque. Cela permet de ne pas contaminer les indices potentiels.

Lorsqu’il est sur une scène de crime, l’ingénieur PTS peut utiliser différents matériels tels que : une lumière rasante, un crimescope, un appareil, un laser, etc.

Pour effectuer ses analyses, en laboratoire, il doit avoir accès à du matériel scientifique de pointe, qui varie en fonction de sa spécialité (kit de TTA, lampe Schott, bourres, etc).

1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires

Les compétences d’un IPTS sont celles d’un expert. Il doit tout d’abord avoir une connaissance irréprochable du domaine scientifique et assurer une veille technologique pour se tenir informé des nouvelles avancées et des dernières méthodes d’analyse.

Il doit aussi avoir d’excellentes connaissances en matière de droit pénal et de procédures pénales qui font partie de son quotidien dans la police scientifique. Il intervient régulièrement dans le cadre d’enquêtes judiciaires, mais aussi à l’international.

La rigueur, l’efficacité et la précision sont d’autres qualités indispensables à ce travail. Un ingénieur doit être méthodique pour ne commettre aucune erreur qui pourrait compromettre une enquête. Des capacités d’observation et d’analyse sont essentielles.

Un ingénieur encadre très souvent une équipe de techniciens de laboratoire. Il doit avoir une autorité naturelle, savoir se faire entendre et être donc doté de capacités managériales pour répartir et organiser correctement le travail, mais aussi assurer le bon fonctionnement de sa section.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

Il faut savoir qu’il existe très peu de postes ouverts pour le métier d’ingénieur de la police technique scientifique, qui ne représente que 10 % des effectifs au sein de la police scientifique. Toutes spécialités confondues, moins de 30 ingénieurs sont recrutés chaque année.

Pour la session 2023, seuls une vingtaine d’ingénieurs ont été recrutés par le concours externe.

Au moment de passer le concours, les candidats ne connaissent pas la liste géographique des postes ouverts. Le choix de l’affectation dépend également du classement.

Le lauréat en tête du classement pourra choisir parmi l’ensemble des postes disponibles alors que le dernier n’aura plus qu’un seul choix de poste. S’il le refuse, il devra repasser le concours et le poste sera ouvert aux personnes de la liste complémentaire.

Les postes se situent dans l’un des cinq Laboratoires de la Police Scientifique (LPS) qui se trouvent à Paris, Lyon, Marseille, Lille et Toulouse. Il existe également des postes au sein du laboratoire de toxicologie de la préfecture de police de Paris, mais aussi dans le Siège National de la Police Scientifique (SNPS) d’Ecully (69), qui coordonne les cinq LPS.

Un ingénieur peut également travailler au sein de la Direction Centrale de la Sécurité Publique (DCSP).

L’ingénieur de la police technique scientifique peut être recruté dans 14 spécialités différentes parmi les suivantes :

  • balistique,
  • biologie,
  • chimie analytique,
  • documents – écritures manuscrites,
  • électronique,
  • hygiène et sécurité,
  • identité judiciaire,
  • informatique,
  • phonétique,
  • physique,
  • qualité,
  • télécommunications,
  • toxicologie,
  • traitement du signal.

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

L’emploi du temps d’un ingénieur de la police technique scientifique dépend du service dans lequel il est affecté et du poste qu’il occupe.

La durée moyenne est de 40 heures de travail par semaine. Grâce à ce régime horaire, l’ingénieur bénéficie d’un crédit annuel de jours de repos compensateurs (jours ARTT). Il dispose également de 25 jours de congés par an. Si les jours de congés ne sont pas pris par l’ingénieur, celui-ci possède un compte épargne qui les comptabilise.

C’est un métier qui implique également des jours d’astreinte et des permanences qui peuvent avoir lieu la nuit, mais aussi les week-ends et les jours fériés.

Analyses de la Police Scientifique
Ingénieur de la Police Scientifique analysant des échantillons.

2. Combien gagne un Ingénieur de la Police Scientifique : salaire et évolution de carrière

Les ingénieurs de la police technique scientifique sont rémunérés en fonction de leur échelon, de leur grade et de leur ancienneté. Ils ont donc des perspectives d’évolution de carrière.

En début de carrière, un ingénieur gagne entre 2.714€ net par mois s’il exerce en Île-de-France. Mais il peut évoluer vers le poste d’ingénieur principal, puis ingénieur en chef, chef de service, et enfin directeur de laboratoire.

En fin de carrière, en tant que directeur de laboratoire, il gagne aux alentours de 5.475€ net par mois.

Ces montants prennent en compte les primes et les indemnités liées au statut d’ingénieur PTS, mais il peut gagner plus en comptant les heures de nuit, le travail les week-ends, les jours fériés, etc.

Les ingénieurs de classe normale de la police technique scientifique peuvent être nommés au grade d’ingénieur principal s’ils ont atteint le 5ème échelon depuis plus d’un an et qu’ils ont effectué au minimum six ans et six mois de services.

Quant aux ingénieurs en chef, ils peuvent devenir chefs de services ou bien directeurs de laboratoire de police scientifique.

Il est également possible de changer de spécialité au cours de sa carrière, par exemple, de passer de la toxicologie à l’informatique. Un ingénieur PTS peut également décider de travailler dans le civil.

3. Comment devenir IPTS : études, formations, concours

Pour devenir ingénieur de la police technique et scientifique, il faut passer l’un des 4 concours IPTS :

  • le concours externe sur titres et travaux,
  • le concours externe réservé,
  • le concours interne,
  • le concours interne réservé aux TPTS en chef.

Les candidats choisissent le concours auquel ils s’inscrivent en fonction de leur situation. Par exemple, si vous avez passé le concours de Technicien de Police Technique Scientifique (TPTS – catégorie B), et que vous avez exercé pendant 4 ans, vous pouvez vous inscrire au concours interne.

C’est la Direction de l’Administration de la Police Nationale (DAPN) qui est chargée d’organiser les concours d’ingénieur de police technique et scientifique.

Lorsqu’un candidat s’inscrit au concours, il doit choisir une spécialité parmi celles qui sont ouvertes au concours (balistique, phonétique, biologie, chimie analytique, physique, qualité, documents et écritures manuscrites, électronique, télécommunications, identité judiciaire, toxicologie, hygiène et sécurité, traitement du signal, informatique).

Les spécialités ouvertes au concours ne sont pas forcément les mêmes chaque année.

Le concours externe sur titres et travaux est celui qui offre le plus de postes. Il s’organise en une phase d’admissibilité, suivie d’une phase d’admission.

Admissibilité :

C’est à cette étape que se fait la sélection. Le candidat au concours doit préparer un dossier de sélection qui contient : un CV, la copie de ses titres et diplômes, ses études et ses travaux en lien avec la spécialité choisie et le poste visé, et enfin une lettre de motivation manuscrite.

Admission :

  • Tests psychotechniques (durée 3h30) : pour évaluer le profil psychologique des candidats.
  • Entretien (durée 40 minutes) : le candidat se présente avant de discuter avec le jury de ses travaux personnels et de ses études. Cela permet d’évaluer les capacités de réflexion du candidat, son savoir, ses compétences et ses motivations.

3.4 Affectation et Formation des Ingénieurs PTS

Les lauréats des trois concours choisissent leur affectation selon leur classement à celui-ci et en fonction de la liste des postes proposés. Ils suivent ensuite une formation qui dure entre 11 et 15 semaines, et qui se déroule comme suit :

  • 8 semaines de tronc commun à l’École Nationale de Police (ENP) de Nîmes (30),
  • 2 semaines de stage en immersion, au sein de l’unité d’affectation de l’ingénieur (ce stage peut avoir lieu juste avant ou juste après la formation de 8 semaines à l’ENP),
  • de quelques jours à 5 semaines de module d’adaptation, en fonction de la spécialité et de l’affectation du candidat.

Une fois sa formation terminée, l’ISPTS rejoint son lieu d’affectation et commence à exercer.

Pour plus d’informations sur les différents concours d’ingénieur de la police technique et scientifique, nous vous avons préparé un dossier spécial sur le sujet.