Interpol / OIPC : présentation, missions, recrutement

Interpol est une organisation internationale de police. Son rôle consiste à coordonner le travail des services de police des 195 pays membres, afin de garantir la sécurité dans le monde entier. Elle leur apporte pour cela une aide technique et opérationnelle, et les conseille pour faire face aux nouvelles formes de criminalité.

Logo Interpol

1. Qu’est-ce qu’Interpol, histoire et présentation
2. Quelles sont les missions d’Interpol
3. Quelles sont la structure et la gouvernance d’Interpol
4. Affaires célèbres résolues par Interpol
5. Quels sont les effectifs d’Interpol
6. Comment rentrer dans Interpol : concours, formation, recrutement
7. Recevoir une documentation gratuite pour réussir les Concours de la Police / Gendarmerie

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1. Qu’est-ce qu’Interpol, histoire et présentation

Il faut savoir que le nom officiel de cette organisation est en réalité Organisation Internationale de Police Criminelle (O.I.P.C.), mais on utilise plus souvent le terme INTERPOL (contraction d’INTERnational et de POLice) pour la désigner. En anglais, son nom se traduit en International Criminal Police Organization (ICPO).

Les prémices d’Interpol remontent au premier Congrès international de police judiciaire à Monaco en 1914. Lors de cet événement, des policiers, des juristes ainsi que des magistrats de 24 pays différents décident de mettre en place un fichier central international des antécédents judiciaires et des procédures d’extradition. Ils débattent également des procédures d’arrestation et des techniques d’identification à utiliser.

Le projet fut suspendu à cause de la Première Guerre mondiale, mais quelques années plus tard, en 1923, la Commission Internationale de Police Criminelle (CIPC) est créée. Il s’agit de l’ancêtre d’Interpol. Son siège se situe à Vienne en Autriche. C’est d’ailleurs le chef de la police de Vienne, Johannes Schober, qui en est à l’origine et qui en sera le premier président. Les premières notices concernant les personnes recherchées sont publiées au sein de la revue « Sûreté Publique Internationale » de la commission.

En 1926, l’Assemblée générale fait une proposition importante : que tous les pays mettent en place un contact central au sein de leur police nationale. Ces contacts centraux sont les ancêtres des Bureaux Centraux Nationaux (BCN), qui seront d’ailleurs créés un an plus tard. En 1930, des services spécialisés voient également le jour. Ces services sont experts dans la fausse monnaie, la criminalité, et les faux passeports.

Johannes Schober meurt en 1932 et la commission propose de créer un poste de secrétaire général. Oskar Dressler, directeur général de la police autrichienne, est alors nommé à ce poste. Le réseau radio international d’Interpol est mis en service quelques années plus tard en 1935.

Johann Schober
Johannes Schober

Juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale, en 1938, les nazis s’emparent de la direction de la CIPC qui n’est alors plus une organisation internationale, car la majorité des pays membres décident de se retirer. En 1942, la CIPC devient finalement allemande et déménage à Berlin.

Après la fin de la guerre, en 1946, la Belgique décide de reconstruire l’organisation. Il est alors décidé que le nouveau siège soit installé à Paris. C’est cette même année que le nom Interpol voit le jour. Il s’agit à ce moment-là de l’adresse télégraphique de l’organisation.

L’élection du président, ainsi que celle du comité exécutif, se fait désormais de manière démocratique. Le système des notices d’Interpol, qui fonctionne par couleurs et que l’on connaît aujourd’hui, est mis en œuvre. Les notices rouges, qui correspondent aux personnes recherchées, sont les premières à être diffusées au niveau international.

En 1949, les Nations unies accordent à Interpol le statut consultatif en tant qu’organisation gouvernementale. Entre temps, la CIPC a adopté un nouveau statut et devient en 1956 l’Organisation Internationale de Police Criminelle-Interpol (OIPC-INTERPOL ou Interpol).

Cette organisation est alors autonome et centralise les contributions de ses pays membres. Pour être indépendante sur le plan financier, elle décide de recourir à l’investissement. Deux ans plus tard, en 1958, un nouveau règlement financier est adopté pour revoir les contributions des pays membres.

Interpol réalise sa première conférence régionale en 1963 à Monrovia, au Liberia. Elle a pour but d’accroître le partage d’informations et d’expertise entre les pays membres.

L’OIPC est finalement reconnue comme une organisation intergouvernementale en 1971 par les Nations unies. Un an plus tard, en 1972, un accord de siège décidé avec la France accorde à Interpol le statut d’organisation internationale.

En 1982, un organe indépendant est créé. Il doit s’assurer du respect de la réglementation d’Interpol en ce qui concerne la protection des données. En 2003, cet organe sera nommé Commission de contrôle des fichiers d’Interpol.

Le Secrétariat général d’Interpol est installé à Lyon en 1989. Un an plus tard, le système de communication X.400 est créé. Il donne aux BCN la possibilité d’échanger directement des messages électroniques avec le Secrétariat général. Toujours afin de faciliter le fonctionnement d’Interpol, un service de recherche automatique est mis en place en 1992. Il permet de consulter à distance les bases de données d’Interpol.

Au début des années 2000, l’OIPC créé et enrichit ses bases de données. On en compte aujourd’hui 18. Elles regroupent des informations sur les œuvres d’art volées, les documents officiels et de voyages, les réseaux criminels organisés, etc.

En 2004, un nouveau bureau de liaison d’Interpol voit le jour au siège des Nations Unies à New York. Un représentant spécial est également nommé. Les premières notices spéciales Interpol-Nations Unies sont publiées. Elles concernent les individus qui font l’objet de sanctions imposées par l’ONU contre Al-Qaïda et les Talibans.

En 2009, le bureau du représentant spécial d’Interpol auprès de l’Union Européenne est créé à Bruxelles. Celui du représentant spécial auprès de l’Union Africaine sera créé en 2016 à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie.

En 2015, le Complexe mondial INTERPOL pour l’innovation, situé à Singapour, est inauguré. Son rôle est de lutter contre la cybercriminalité et d’aider les polices du monde entier à lutter contre les nouvelles menaces, notamment grâce à l’innovation et à la formation.

L’emblème d’Interpol, tel qu’on le connaît aujourd’hui, existe depuis 1950. Il est constitué d’une image de la Terre qui fait référence au caractère mondial de l’activité d’Interpol, de rameaux d’olivier qui symbolisent la paix, d’un glaive vertical que l’on aperçoit derrière le globe et qui représente l’action de la police, et les plateaux d’une balance pour évoquer la justice. Le nom Interpol est visible sous la Terre, entre les rameaux d’olivier. Les sigles OIPC et ICPO apparaissent quant à eux de chaque côté du glaive, au-dessus du globe.

Interpol possède aussi un drapeau depuis 1950. L’emblème apparaît au centre, sur un fond bleu clair. Quatre éclairs, visibles autour de l’emblème et disposés de manière symétrique symbolisent la communication entre les différents services de police et leur rapidité d’action.

Interpol a défini quatre langues officielles dans lesquelles travaille le personnel :

  • l’anglais,
  • l’arabe,
  • l’espagnol,
  • le français.

2. Quelles sont les missions d’Interpol

Ce sont les pays membres qui exercent les différentes activités d’Interpol. Toutes ces activités ont lieu dans un cadre clairement défini lors de réunions statutaires. À travers ses missions, Interpol a un objectif : faciliter la coopération policière internationale pour prévenir et combattre la criminalité.

Pour cela, Interpol fait en sorte de permettre aux policiers du monde entier d’avoir accès aux outils et aux services dont ils ont besoin pour travailler de manière efficace. Grâce à ces outils et services, les policiers adaptent leurs actions à l’évolution des nouvelles formes de criminalité. Interpol effectue d’ailleurs un travail permanent d’innovation dans les domaines de la police et de la sécurité.

Elle soutient également les enquêtes en partageant les données dont elle dispose, ou qui lui sont transmises, par le biais de canaux de communication sécurisés. Il s’agit généralement d’informations qui permettent d’assurer la sécurité des personnes sur l’ensemble de la planète. Interpol apporte également un soutien opérationnel dans des dossiers criminels jugés prioritaires.

Toutes les actions menées par Interpol respectent les lois de chaque pays, ainsi que la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Elles ne concernent par contre jamais les affaires d’ordre politique, militaire, religieux ou racial.

Les missions menées par Interpol concernent principalement la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, la cybercriminalité, ainsi que les nouvelles formes de criminalité.

2.1 Le Terrorisme
2.2 Le Crime Organisé
2.3 La Cybercriminalité
2.4 Les 8 Notices d’intervention d’Interpol
2.5 Priorités Stratégiques et Objectifs de l’Action Policière
… 2.5.1 Priorités Stratégiques
… 2.5.2 Les 7 Objectifs de l’Action Policière

Les Missions d'Interpol

2.1 Le Terrorisme

Plusieurs actions menées par Interpol concernent directement le terrorisme. L’organisation développe en effet des projets qui ont pour objectif d’aider les pays membres à se protéger de cette menace.

Le secrétariat général a par exemple la mission de recueillir, d’analyser, et d’archiver les informations concernant les individus et les groupes suspects. Ces données sont ensuite partagées par les pays membres d’Interpol.

Après les attentats du 11 septembre 2001, un groupe nommé le Groupe Fusion a été créé pour lutter contre le terrorisme.

Interpol lutte plus précisément contre les différentes formes de terrorisme nommées CBRNE :

  • Chimique,
  • Bactériologique,
  • Radiologique,
  • Nucléaire,
  • Explosif.

Le terrorisme CBRNE est considéré par Interpol comme les attaques les plus graves. Pour prévenir cette menace, Interpol diffuse des alertes aux pays membres pour leur signaler la présence de terroristes ou de menaces sur leur territoire. Ces messages d’alerte sont appelés les notices orange.

Il existe également une notice spéciale nommée Interpol-Conseil de Sécurité des Nations Unies. Elle est utilisée pour signaler des individus appartenant à des groupes terroristes comme Al-Qaïda, Daesh ou encore les Talibans.

Suite à une attaque terroriste, Interpol peut créer une cellule de crise Interpol pour aider les pays concernés. Des spécialistes sont alors envoyés sur les lieux et apportent leur aide en matière d’enquête et d’analyse.

2.2 Le Crime Organisé

Aujourd’hui, de nombreux réseaux criminels nécessitent une réponse mondiale et organisée. Interpol sollicite la coopération internationale pour lutter contre des activités criminelles de grande ampleur.

Ces infractions concernent des domaines très variés :

  • atteintes à l’environnement,
  • corruption,
  • crimes de guerre,
  • criminalité financière,
  • trafic de véhicules ou d’œuvres d’art,
  • crime organisé,
  • criminalité pharmaceutique,
  • piraterie maritime,
  • intégrité dans le sport,
  • trafic de stupéfiants…

2.3 La Cybercriminalité

Interpol lutte également contre les nouvelles formes de criminalité, dont fait partie la cybercriminalité. Internet offre de nombreux avantages aux criminels tels qu’une facilité et une rapidité d’action, l’anonymat, et l’absence de frontières.

Le cybercrime représente une menace sérieuse pour Interpol qui consacre une grande partie de son activité à lutter contre, et à faire de la prévention.

Les services de police distinguent d’ailleurs deux formes de cybercriminalité :

  • les crimes de haute technologie : qui s’attaquent à du matériel informatique et à des logiciels,
  • les crimes cybernétiques : qui concernent des crimes courants transposés à Internet. Il peut s’agir de crimes financiers, de crimes contre les enfants, de crimes liés au terrorisme, de fraude, de vols, de jeux illégaux, de trafic d’œuvres d’art, ou encore de ventes de faux médicaments.

Pour lutter contre le cybercrime, Interpol fournit aux forces de police une cyber intelligence ciblée. L’organisation apporte également un soutien opérationnel lors des enquêtes. Elle mène aussi des recherches poussées sur la cyber intelligence et le numérique. C’est par exemple la mission principale du Complexe Mondial Interpol pour l’Innovation (IGCI), installé à Singapour. L’objectif est de développer de nouveaux outils dont pourront se servir les forces de police.

2.4 Les 8 Notices d’intervention d’Interpol

En termes d’organisation de travail, Interpol utilise huit notices pour identifier les affaires à mener :

Notices Interpol

  • Notice rouge : pour les individus recherchés,
  • Notice jaune : pour les personnes disparues,
  • Notice bleue : pour les individus poursuivis par la justice,
  • Notice noire : pour les cadavres à identifier,
  • Notice verte : pour les individus qui ont commis de graves infractions,
  • Notice orange : alerte sur les matières dangereuses ou les menaces pour la sûreté publique,
  • Notice violette : pour communiquer des informations modus operandi (mode opératoire) concernant les procédés, méthodes, appareils, objets, utilisés par les criminels.
  • Notice spéciale Interpol-ONU : pour les talibans, les membres d’Al-Qaïda et de Daesh,

2.5 Priorités Stratégiques et Objectifs de l’Action Policière

Lors de ses actions, Interpol respecte un cadre stratégique qui définit les priorités de cette organisation. Ce cadre stratégique est actualisé tous les trois ans. C’est lui qui dicte les programmes et les activités d’Interpol. Le cadre stratégique voté pour la période 2022-2025, contient 17 objectifs organisés en quatre priorités stratégiques.

En parallèle, Interpol s’est également fixé sept objectifs de l’action policière. Ces objectifs ont été adoptés en 2017, lors de la 86ème Assemblée Générale, avant d’être officiellement lancés en 2018. Ces priorités correspondent aux problèmes actuels de la société en matière de criminalité et de sécurité. Les objectifs de l’action policière suivent le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU.

2.5.1 Priorités Stratégiques

  • Des informations fiables permettant d’agir :
    – renforcer l’accès aux systèmes d’information et leur utilisation : améliorer leur opérabilité, élargir l’accès au réseau et développer de nouvelles solutions d’échange,

    – augmenter les analyses de menaces et de renseignements criminels tout en en améliorant la qualité,

    – faire respecter la réglementation d’INTERPOL en matière de protection de la vie privée et de sécurité des données,

    – améliorer la gestion des informations pour garantir une confiance élevée en l’Organisation, tout en respectant la Déclaration universelle des droits de l’Homme ainsi que les différents cadres juridiques contraignants.

  • Renforcer l’action policière par des partenariats :
    – être la première organisation de police mondiale en matière de lutte contre la criminalité transnationale (coordination opérationnelle, partage d’informations et réponse aux incidents),

    – optimiser l’utilisation et améliorer les capacités de l’Organisation grâce à des partenariats diversifiés,

    – donner les moyens et optimiser les compétences et les connaissances des services en charge de faire appliquer la loi dans le monde entier,

    – développer le réseau d’INTERPOL en dialoguant avec des gouvernements internationaux et promouvoir le rôle de l’Organisation dans l’orientation de la sécurité mondiale.

  • Mettre le progrès et l’innovation au service du travail de police :
    – améliorer l’efficacité des processus, ainsi que la qualité et la rapidité des services aux pays membres,

    – développer le dialogue mondial sur les nouvelles technologies pour concevoir de nouvelles méthodes de travail de police,

    – apporter des solutions innovantes en matière de travail de police aux pays membres grâce aux nouvelles technologies,

    – bâtir une culture de la planification prospective et de l’innovation, grâce à la collaboration pluridisciplinaire

  • Améliorer les performances et les prestations de l’Organisation :
    – renforcer la flexibilité, l’efficacité et la compétitivité d’INTERPOL par la modernisation des ressources humaines et une direction forte,

    – s’adapter à l’évolution de l’environnement en transformant la gestion financière, en décentralisant la gouvernance et en valorisant la transparence, l’autonomisation et la responsabilisation,

    – mettre en place des mécanismes qui permettront d’assurer la résilience de l’Organisation (gestion des risques, continuité des activités et gestion des performances),

    – valoriser la diversité, l’inclusion et l’éthique comme valeurs fondamentales de l’Organisation,

    – renforcer le cadre juridique et harmoniser les politiques et les pratiques institutionnelles dans le but d’améliorer les capacités et les programmes de l’Organisation.

2.5.2 Les 7 Objectifs de l’Action Policière

  • Faire face à la menace terroriste : en identifiant et en arrêtant les terroristes, en améliorant l’échange d’informations, en réduisant la mobilité des terroristes et en perturbant les flux financiers et leur approvisionnement en armes.
  • Favoriser l’intégrité des frontières dans le monde entier : en luttant contre l’utilisation de faux documents, en participant à la création de normes mondiales pour la sécurité des frontières, en recensant les mouvements des victimes et des malfaiteurs, ainsi qu’en favorisant l’échange d’informations.
  • Protéger les groupes vulnérables : en faisant valoir les droits humains, en bloquant les capitaux et les profits des criminels, en identifiant les malfaiteurs, en protégeant les victimes d’infractions de l’exploitation et en mettant en place des actions préventives.
  • Sécuriser le cyberespace : grâce à des partenariats, en développant l’expertise dans ce domaine, grâce à des actions de prévention et d’éducation du public et en protégeant les infrastructures critiques.
  • Promouvoir l’intégrité mondiale : en luttant contre la corruption et en favorisant l’intégrité, le droit et la bonne gouvernance.
  • Porter un coup d’arrêt aux marchés illicites : grâce à la sensibilisation du public, en développant des mécanismes qui permettent de les déceler, en s’attaquant aux capitaux et aux profits de ces activités, en démantelant les réseaux de crime organisé et de trafic de stupéfiants et en renforçant les capacités d’enquête.
  • Favoriser la sécurité et la durabilité environnementale : en protégeant le patrimoine naturel, la biodiversité, les espèces vulnérables et les populations qui dépendent des ressources naturelles, en renforçant les capacités d’enquête, en s’attaquant aux réseaux de criminalité de ce type et à leurs capitaux.

3. Quelles sont la structure et la gouvernance d’Interpol

La gouvernance d’Interpol est composée d’une assemblée générale et d’un comité exécutif. Ce sont eux qui prennent les décisions stratégiques d’Interpol.

Le secrétariat général et les Bureaux Centraux Nationaux (BCN) sont quant à eux chargés de la mise en œuvre des décisions stratégiques. En ce qui concerne la surveillance de l’organisation, c’est la commission de contrôle des fichiers d’Interpol qui en a la charge.

3.1 L’Assemblée Générale
3.2 Le Comité Exécutif (CE)
3.3 Le Secrétariat Général
3.4 Les Bureaux Centraux Nationaux (BCN)
3.5 Le Bureau Central National Français
3.6 La Commission de Contrôle des Fichiers d’Interpol (CCF)

3.1 L’Assemblée Générale

Il s’agit de l’instance dirigeante principale d’Interpol. Elle est composée de délégués désignés par chacun des 195 pays membres. L’Assemblée générale se réunit une fois par an.

Lors de cette réunion, les délégués doivent s’entendre sur toutes les décisions qui concernent : la politique générale, les ressources, les méthodes de travail, les finances, les activités et les programmes d’Interpol. Les décisions sont prises à la majorité, sous la forme de résolutions. Chaque pays possède une voix.

3.2 Le Comité Exécutif (CE)

Le comité exécutif est quant à lui élu par l’assemblée générale. Il est dirigé par le président d’Interpol et se réunit trois fois par an. Son rôle est de donner des conseils et des orientations, mais aussi de veiller à l’exécution des décisions votées lors de la réunion annuelle de l’assemblée générale. C’est lui qui décide de la politique de l’organisation et des actions à mener.

Le comité exécutif a également pour mission de préparer l’ordre du jour des sessions annuelles de l’assemblée générale, de lui soumettre des projets ou des programmes, de contrôler la gestion du secrétaire général, mais également de veiller à l’application des décisions prises par l’AG.

Le CE est constitué de 13 membres issus de pays différents : le président de l’organisation, trois vice-présidents, et neuf délégués. Ce sont généralement des hauts responsables de la police dans leur pays. Ils apportent leur expertise au sein d’Interpol.

Le président du CE est élu pour quatre ans. Les vice-présidents et les délégués sont quant à eux élus pour trois ans. Ils ne peuvent pas se représenter immédiatement à la fin d’un mandat, ni au sein du CE, ni en tant que délégué.

3.3 Le Secrétariat Général

Situés à Lyon, à Buenos Aires et à Singapour, les bureaux du Centre de commandement et de coordination, permettent au secrétariat général d’être opérationnel 24h/24 et 7 jours/7.

Le secrétariat général est dirigé par un secrétaire général élu par l’Assemblée générale sur proposition du Comité exécutif pour un mandat de cinq ans. Le secrétaire général actuel, Jürgen Stock, en est à son second mandat.

Le rôle du Secrétariat général est de gérer les affaires quotidiennes d’Interpol (activités de police, bases de données, les différents services, etc.). Pour cela, il peut compter sur différentes structures, comme les Bureaux régionaux, le Complexe mondial INTERPOL pour l’innovation de Singapour et les trois Bureaux de représentation spéciale auprès de l’Union Européenne (Bruxelles), de l’Union Africaine (Addis-Abeba) et des Nations Unies (New York).

Le Secrétariat général dispose de six bureaux régionaux. Ils sont situés dans les villes suivantes :

  • Buenos Aires, en Argentine,
  • Yaoundé, au Cameroun,
  • Abidjan, en Côte d’Ivoire,
  • San Salvador, au Salvador,
  • Nairobi, au Kenya,
  • Harare, au Zimbabwe.
Secrétariat Général d'Interpol à Lyon
Secrétariat Général d’Interpol à Lyon ©Massimiliano Mariani

3.4 Les Bureaux Centraux Nationaux (BCN)

Tous les pays membres d’Interpol possèdent un Bureau Central National (BCN). Le rôle de ces bureaux est d’assurer la liaison entre la police nationale de leur pays, et Interpol. Ils sont souvent situés près de la direction de la police de leur pays et intégrés aux forces de police nationale.

Les BCN comptent des fonctionnaires hautement qualifiés en ce qui concerne l’application des lois nationales. Ce sont eux qui alimentent les bases de données criminelles d’Interpol et prennent part aux enquêtes d’envergure internationale.

Les BCN sont des points nationaux reliés à un point mondial. Les BCN participent également à la définition des activités et des plans d’Interpol. Les chefs de BCN se réunissent d’ailleurs une fois par an. À cette occasion, ils essayent de trouver des solutions à des problèmes communs et partagent des informations.

3.5 Le Bureau Central National Français

Le BCN français est situé à Paris, au sein de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ). D’ailleurs, le directeur de la DCPJ est également celui du BCN. C’est la Division des Relations Internationales (DRI) de la DCPJ qui est en charge du fonctionnement du Bureau.

Le BCN français est composé de policiers, de gendarmes, mais aussi de douaniers. La majorité d’entre eux est affectée dans la Section Centrale de la Coopération Opérationnelle de Police (SCCOPOL), section qui dépend de la DRI. Ses membres ont pour mission de réceptionner, d’analyser, et de diffuser les demandes des pays membres d’Interpol, mais aussi celles des services français destinées aux services de police étrangers.

Le BCN de Paris est également en lien avec les Groupes de Relations Internationales (GRI) qui dépendent des offices centraux spécialisés de la police judiciaire, de la police aux frontières, et de la gendarmerie. Ces groupes luttent contre le crime organisé, le trafic de drogues, l’esclavage moderne, la cybercriminalité, etc. Ils assurent également la gestion des demandes opérationnelles provenant d’Interpol.

Le bureau des extraditions de la DRI fait également partie du Bureau. Il est responsable des demandes d’arrestations provisoires en vue d’une extradition et travaille directement avec le ministère de la Justice.

L’ensemble de ces services participent au bon fonctionnement du BCN en France. De plus, la DCPJ, qui héberge le BCN français, est également responsable des canaux européens de coopération policière comme Europol, Schengen ou encore Prüm, ce qui facilite les échanges.

3.6 La Commission de Contrôle des Fichiers d’Interpol (CCF)

Le rôle de cette commission consiste à surveiller le traitement des données à caractère personnel. Il s’agit par exemple de noms ou encore d’empreintes digitales. Ces informations personnelles doivent respecter la réglementation d’Interpol.

L’objectif est de protéger les droits fondamentaux des personnes et de ne pas risquer de mettre en péril la coopération entre les polices nationales des pays membres.

La CCF est composée d’un secrétariat et de deux chambres :

  • la Chambre de contrôle et de conseil : elle contrôle le traitement des données personnelles afin d’assurer sa conformité avec la réglementation d’Interpol. Elle peut également conseiller l’Organisation en matière de réglementation ou concernant un projet ou une opération, à la demande du Secrétariat général ou de sa propre initiative.
  • la Chambre des requêtes : elle traite les demandes qui concernent les données du Système d’information d’Interpol. Il peut s’agir de requêtes d’effacement, de modification ou d’accès aux données. Il faut savoir que toute personne est en droit de demander l’accès aux données la concernant dans le fichier de l’Organisation.

Toutes ces différentes instances comptent également du personnel qui aide au bon fonctionnement de l’organisation. Ces fonctionnaires sont de plusieurs nationalités, une centaine au total. Ils travaillent au sein du secrétariat général, mais aussi dans les bureaux régionaux d’Interpol. Leur rôle est de faire appliquer la loi. Ils sont souvent mis à disposition par leur administration nationale.

4. Affaires célèbres résolues par Interpol

Plusieurs affaires célèbres ont été résolues grâce à l’intervention d’Interpol.

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, 5.800 djihadistes ont été identifiés par Interpol en novembre 2015. Ces djihadistes sont originaires de 50 pays différents. Interpol a également évalué le nombre total de djihadistes à 25.000.

En mars 2016, Interpol met la main sur 10.000 tonnes d’aliments frelatés. Parmi ces aliments se trouvaient des olives repeintes avec du sulfate de cuivre en Italie, de la viande de singe découverte en Belgique, ou encore du poulet au formol trouvé en Indonésie. Cette opération, menée par Interpol et Europol dans 57 pays différents depuis 2011, se nommait Opson V. Dans le cadre de cette même opération, 2.500 tonnes d’aliments contrefaits avaient déjà été saisies l’année précédente. Les enquêtes se sont poursuivies et neuf tonnes de sucre contaminé par des engrais ont été saisies au Soudan. Plus de 30 tonnes de viandes de bœuf et de buffle impropres à la consommation ont également été détruites en Thaïlande.

En septembre 2017, presque 25 millions de médicaments contrefaits ont été saisis au cours d’une opération conduite par Interpol. Cette action a été menée simultanément dans 123 pays. Plus de 400 interpellations ont eu lieu au même moment. Grâce à cette opération, 3.584 sites internet qui vendaient des médicaments illicites ont été fermés.

Parmi ces médicaments se trouvaient des compléments alimentaires, des médicaments antidouleur, des traitements contre l’épilepsie et les troubles de l’érection, mais aussi des produits nutritionnels. Des équipements médicaux vendus illégalement ont également été saisis. Il s’agissait principalement de matériel chirurgical, de préservatifs, de seringues ou encore d’implants dentaires.

Entre le mois de septembre et le mois d’octobre 2020, Interpol a mené une opération baptisée « Thunder ». Cette opération visait à démanteler des réseaux de trafic d’espèces sauvages, de produits naturels et de marchandises issues du braconnage. Il faut savoir que ce trafic est le 4ème plus important au monde.

Au total, 45.500 animaux et marchandises ont été saisis dans 103 pays et 699 trafiquants ont été arrêtés. Parmi les animaux saisis, on trouve des tortues, des oiseaux, des lions, des chimpanzés et beaucoup d’autres espèces encore. Pour ce qui est des marchandises illégales, les policiers ont, par exemple, retrouvé plus de 800 kg d’ivoire pur, 1 tonne d’écailles de pangolin et 18 tonnes de bois de santal rouge.

Plusieurs livres racontent les affaires passionnantes résolues par Interpol, cliquez ici pour les voir.

Affaire des faux médicaments

5. Quels sont les effectifs d’Interpol

En 2019, Interpol regroupait environ 1.050 personnes de 114 nationalités différentes. Ces salariés travaillaient au sein du secrétariat général ou de l’un de sept bureaux régionaux.

À Interpol, il existe quatre catégories de postes :

  • les postes hors classe,
  • les postes de direction (grade 1 et 2),
  • les postes d’encadrement (grades 3 à 5),
  • les postes administratifs (grade 6 à 10).

Les fonctionnaires qui occupent ces postes sont soit des fonctionnaires mis à disposition par leur administration nationale, soit des fonctionnaires sous contrat. Ils sont soumis au règlement du personnel d’Interpol. Interpol accueille également des stagiaires, mais ils ne sont pas considérés comme des membres d’Interpol et ne sont donc pas soumis au manuel du personnel.

  • Les fonctionnaires mis à disposition : ces fonctionnaires sont mis à disposition par leur administration nationale. Cette mise à disposition est d’une durée initiale de 3 ans. Elle peut néanmoins être rallongée par le secrétaire général, sous réserve de l’accord de l’administration nationale. Les fonctionnaires étaient 275 au sein d’Interpol en 2019.
  • Les fonctionnaires sous contrat : ils sont directement rattachés à Interpol qui prend en charge les salaires et les indemnités. En 2019, ils étaient 775.
  • Les stagiaires : les offres de stages se situent principalement à Lyon, au sein du secrétariat général. Il existe néanmoins quelques opportunités dans tous les autres lieux où Interpol est présent. Les stages au sein d’Interpol permettent de mieux comprendre les buts, les objectifs et le fonctionnement de l’organisation.

Côté équipement, le personnel d’Interpol bénéficie de matériel de pointe comme par exemple le système d’identification biométrique, le système de reconnaissance facial, une base de données ADN, ou encore un réseau de police global et sécurisé nommé l-24/7.

Carte d'identification d'Interpol
Carte d’identification d’Interpol ©European Communities

6. Comment rentrer dans Interpol : concours, formation, recrutement

Que ce soit pour un poste de fonctionnaire ou un stage, vous pouvez directement poser votre candidature sur Internet en répondant aux offres disponibles d’Interpol.

Recrutement des fonctionnaires :

Pour rejoindre Interpol, il suffit d’envoyer sa candidature en ligne en cliquant sur l’option « Postuler en ligne », qui apparaît en dessous de chaque avis de postes vacants. Les dossiers sont étudiés et les candidats retenus sont conviés pour des entretiens personnalisés.

Pour pouvoir intégrer l’organisation, il faut néanmoins être ressortissant de l’un des pays membres d’Interpol et maîtriser une des quatre langues officielles : anglais, arabe, espagnol et français. Beaucoup de postes nécessitent la maîtrise de l’anglais.

Les candidats s’engagent également à suivre les valeurs d’Interpol qui sont le respect, l’excellence, l’intégrité, l’esprit d’équipe et l’innovation.

Les salaires des fonctionnaires mis à disposition et des fonctionnaires sous contrat dépendent de leur expérience, de leur catégorie de poste, de leur grade, de leur échelon, mais aussi du pays dans lequel ils travaillent.

Le personnel d’Interpol peut aussi bénéficier de primes et d’indemnités, comme le remboursement des frais de voyages lors d’une affectation, les primes d’expatriation ou d’installation dans le pays d’affectation, et les indemnités de transport.

  • Les fonctionnaires mis à disposition : lors d’une mise à disposition d’un fonctionnaire, c’est l’administration nationale qui verse une rémunération. Il peut arriver qu’Interpol finance une partie de la rémunération. La couverture sociale, les frais de voyage et de déménagement sont également pris en charge par l’administration nationale. Les fonctionnaires expatriés peuvent aussi bénéficier d’une indemnité versée par Interpol.
  • Les fonctionnaires sous contrat : les grilles de traitement sont différentes selon les lieux d’affectation. Les salaires versés aux fonctionnaires d’Interpol sous contrat ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu, mais un impôt interne est prélevé à la source. Les salaires doivent néanmoins être déclarés aux autorités fiscales du lieu d’affectation.

Recrutement des stagiaires :

Pour devenir stagiaire d’Interpol, les candidats doivent uniquement soumettre leur candidature en réponse à une annonce de poste vacant, et respecter les conditions suivantes :

  • être inscrit ou avoir obtenu le diplôme d’un établissement d’enseignement post-secondaire agréé au cours des six derniers mois qui précèdent la date de la demande,
  • être ressortissant de l’un des pays membres d’Interpol,
  • avoir l’âge légal de la majorité de son pays de nationalité,
  • parler couramment l’anglais.

Les candidats qui postulent pour la première fois à un stage doivent créer un compte. Lorsque la demande en ligne est complétée, les candidats doivent y joindre une lettre de présentation et de motivation.

Toutes les demandes sont évaluées et les candidats retenus sont contactés par le gestionnaire d’embauche. Ils subissent alors un examen approfondi et une évaluation.

La durée du stage dépend des besoins du service d’embauche. Elle varie généralement entre 6 et 11 mois. Les stagiaires basés à Lyon bénéficient d’une allocation mensuelle de 550€. L’allocation dépend donc du lieu d’affectation et varie selon l’indice du coût de la vie de l’ONU et le nombre de jours travaillés au cours d’un mois.

7. Recevoir une documentation gratuite pour réussir les Concours de la Police / Gendarmerie

Comme nous venons de le voir, si vous voulez travailler un jour chez Interpol, vous aurez un grand avantage si vous faites partie de la police nationale ou de la gendarmerie.

Pour cela, vous devrez passer des concours ou des épreuves de sélection en fonction de votre niveau scolaire :

Vous pouvez préparer ces concours en achetant des livres. Mais pour augmenter vos chances d’être reçu au concours, et avoir un avantage sur les autres candidats, la meilleure solution est de vous inscrire à une formation préparatoire.

Les formations à distance permettent une préparation efficace. Ce sont des formations en ligne que vous pouvez suivre de n’importe quel endroit, quand vous le souhaitez, à votre rythme. Idéal si vous habitez une petite ville, si vous travaillez en parallèle, si vous voulez vous reconvertir ou si vous avez du mal à étudier tout seul sans cadre.

Ce sont des formations de qualité, 90% des élèves sont satisfaits de leur préparation au concours.

Les inscriptions sont ouvertes toute l’année !

N’hésitez pas à demander une documentation gratuite en remplissant le formulaire ci-dessous, c’est sans engagement :

Général - Bas - Servais

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rc