Le GIGN (Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale)

Le GIGN, Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale, est l’élite de la gendarmerie. Il intervient en France et à l’étranger lors de crises majeures. Ses missions concernent les prises d’otages, le grand banditisme et les actes terroristes.

Gendarmes du GIGN

1. Qu’est-ce que le GIGN, histoire et présentation
2. Quelles sont les missions du GIGN
3. Comment est organisé le GIGN
4. Partenariats avec des unités à l’étranger
5. Exemples d’interventions célèbres du GIGN
6. Quelles sont les différences entre le GIGN et le RAID
7. Combien d’hommes et de femmes dans le GIGN, les effectifs
8. Quels sont les équipements, armes et véhicules du GIGN
9. Comment rentrer dans le GIGN : sélection, recrutement et entraînement
10. Comment devenir réserviste dans le GIGN
11. Recevoir une documentation gratuite pour réussir le Concours de Gendarme

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1. Qu’est-ce que le GIGN, histoire et présentation

Suite à de nombreuses prises d’otages au cours des années 70, l’unité d’élite de la gendarmerie nationale est créée. On la connaît aujourd’hui sous le nom de Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN).

Deux événements ont particulièrement motivé la création de l’unité : la mutinerie au sein de la prison de Clairvaux en 1971, et la violente prise d’otages pendant les Jeux olympiques de Munich en 1972.

Le 11 octobre 1973, un premier GIGN est créé au sein de l’escadron parachutiste de Mont-de-Marsan (40). Quelques mois plus tard, en décembre, une Équipe Commando Régionale d’Intervention (ECRI) est également formée au sein de l’escadron de la gendarmerie mobile de Maisons-Alfort (94). Son commandement est confié au lieutenant Christian Prouteau.

On considère que la date officielle de création du GIGN est le 1er mars 1974 puisque c’est à ce moment que l’unité devient opérationnelle.

Elle réalise d’ailleurs sa première intervention le 10 mars à Ecquevilly, pour maîtriser un forcené qui retenait deux otages (une mère et son fils) dans leur appartement. Malheureusement, l’opération fut un échec, les gendarmes ayant obtenu l’autorisation d’intervenir trop tard.

En avril 1974, l’unité de Mont-de-Marsan devient le GIGN n°4, et l’ECRI de Maisons-Alfort devient le GIGN n°1. Ces deux unités se partagent alors le territoire national.

Situé sur la côte Atlantique, le GIGN de Mont-de-Marsan prend principalement en charge les problématiques maritimes et compte même un groupement de plongeurs. Différents officiers de l’escadron assurent chacun à leur tour le commandement de cette unité parachutiste.

C’est en 1976 que la gendarmerie nationale fait le choix de regrouper ces deux unités en une seule unité parachutiste basée à Maisons-Alfort. L’objectif est de rendre le GIGN plus efficace tout en réalisant des économies.

En 1982, le GIGN déménage près de Versailles (78) à Satory, et en 1984, il est intégré au sein d’une nouvelle formation nommée le Groupement de Sécurité et d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GSIGN).

Le GSIGN regroupe plusieurs unités au fil des années :

  • l’escadron parachutiste de Mont-de-Marsan, qui prend le nom d’Escadron Parachutiste d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (EPIGN),
  • le Groupe de Sécurité de la Présidence de la République (GSPR),
  • le Groupe d’Instruction et de Sécurité des Activités (GISA),créé au sein du GSIGN pour diversifier ses activités.

En 2007, le GSIGN connaît une grande réorganisation et prend finalement le nom de GIGN. Cette nouvelle formation regroupe les anciens GIGN, EPIGN et GSPR. Ces différents changements ont pour but de s’adapter aux nouvelles menaces comme le terrorisme.

En 2014, le GIGN a effectué un petit changement symbolique en modifiant sa devise qui était  « sauver des vies au mépris de la sienne » et qui est devenue « s’engager pour la vie ».

Plus récemment, en 2021, le GIGN a connu une grande réorganisation. Dorénavant, toutes les antennes, mais aussi les militaires de la protection des hautes personnalités sont rattachés au niveau central. Une division technique a également vu le jour. Elle regroupe et centralise toute l’expertise technique du GIGN, afin de gagner en efficacité et en innovation.

2. Quelles sont les missions du GIGN

Le GIGN est une force unique en Europe, capable de riposter rapidement et efficacement lors de situations extrêmes qui concernent le grand banditisme et le terrorisme. Il veille également sur les intérêts vitaux de la France.

La mission principale du GIGN consiste donc à intervenir lors de crises majeures. Ils s’adaptent à chaque nouvelle menace, utilisent la surprise, la force, et la souplesse d’intervention. Leur capacité à s’organiser et à élaborer des stratégies fait la différence. Le GIGN a pour mission de neutraliser et non de tuer.

Les missions du GIGN pourraient se diviser en trois parties :

  • intervention lors de situations de crises telles que des prises d’otages, le retranchement de forcenés, un enlèvement, un acte terroriste, un détournement d’avion,
  • analyse et prévention des risques, sécurisation de sites menacés ou sensibles, élaboration d’audits et de dossiers d’objectifs,
  • préparation d’arrestations sensibles de police judiciaire en lien avec le terrorisme ou le grand banditisme.

Ces missions portent un nom précis en fonction de leur catégorie :

  • PIRATAIR : pour les détournements d’avions,
  • PIRATMER : pour les détournements et les attaques de bateaux,
  • PIRATOME : pour les attaques nucléaires,
  • PIRATOX : pour les attaques chimiques et biologiques,
  • PIRATEX : pour les prises d’otages qui concernent les ressortissants français à l’étranger.

À noter : en moyenne, le GIGN effectue 8 missions par jour, intercepte 1 Go Fast par mois et doit neutraliser 1 forcené par semaine. Au total, ce sont 834 criminels qui ont été appréhendés par le GIGN en 2021.

3. Comment est organisé le GIGN

Un commandant de gendarmerie est placé à la tête du GIGN. Depuis 2020, il s’agit de Ghislain Réty. Le commandant du GIGN contrôle directement 4 composantes :

  • le cabinet rayonnement,
  • les relations internationales,
  • le bureau des ressources humaines,
  • l’état major soutien finances.

Le GIGN est également doté de 3 forces et des Antennes du GIGN (AGIGN) :

  • La Force d’Intervention (FI) : son but est de lutter contre le terrorisme aérien et maritime, mais aussi de participer aux libérations d’otages. La FI est elle-même divisée en quatre sections opérationnelles. Deux d’entre elles sont principalement composées de parachutistes opérationnels, alors que les deux autres regroupent surtout des plongeurs d’intervention.
    Deux des quatre sections sont opérationnelles chaque semaine à tour de rôle. L’une des deux peut intervenir en moins de 30 minutes et l’autre en moins de 2 heures. Chaque section est commandée par un capitaine ou un lieutenant qui a pour adjoint un adjudant-chef ou un major.
    Les quatre sections comptent également deux groupes tactiques commandés par un maréchal des logis-chef.
  • La Force de Sécurité et de Protection (FSP) : sa mission est de protéger les citoyens et les bâtiments menacés, en France ou à l’Étranger.
  • La Force d’Observation et de Recherche (FOR) : sa spécialité est le renseignement, la filature et les infiltrations dans les domaines du terrorisme et du grand banditisme. Elle est divisée en deux sections, qui sont elles-mêmes séparées en deux groupes.
  • Les Antennes : on compte 14 Antennes du GIGN (AGIGN) situées en métropole et en outre-mer. Les militaires qui y sont affectés peuvent dépendre des 3 différentes forces. À titre d’exemple, les 120 personnels chargés de la Protection des Hautes Personnalités (PHP) sont affectés dans des antennes, mais dépendent de la FSP.

Partie importante du GIGN, l’état-major opérationnel gère la cellule de négociation (350 négociateurs régionaux), la préparation opérationnelle et les appuis spécialisés. Les appuis spécialisés sont composés d’experts dans leurs domaines (en conseil ou sur le terrain). Ils permettent d’envoyer des militaires spécialisés et de faire évoluer le GIGN grâce à ses différentes cellules :

  • la cellule dé-piégeage d’assaut : qui évalue les risques liés aux engins explosifs à travers une phase d’analyse, de conseils, de détection, et de retours d’expérience,
  • la cellule effraction : qui crée des ouvertures à l’aide d’explosifs ou d’écarteurs pour pénétrer dans un endroit,
  • le groupe d’appui cynophile : qui regroupe les deux anciennes unités cynophiles (chiens d’assaut de la force d’intervention et chiens de recherche d’explosifs de la force d’appui opérationnel) et interviennent pour toutes les forces,
  • la cellule NRBC : en cas d’attaques nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques,
  • les audits et dossiers d’objectifs,
  • la veille stratégique.

Depuis sa réorganisation en 2021, le Groupe de Sécurité du Président de la République (GSPR) dépend aussi du GIGN. Les membres qui le composent sont issus à moitié du Service De La Protection de la police nationale (SDLP) et à moitié du GIGN.

Autre nouveauté depuis la réorganisation, la création de la division technique du GIGN. Elle regroupe tous les services spécialisés sous un même commandement :

  • la Cellule Intrusion Opérationnelle (CIO) : composée de spécialistes de l’ouverture discrète. Ils déverrouillent tous types d’ouverture (portes, cadenas, serrures électroniques…) et neutralisent les alarmes afin de permettre aux forces opérationnelles de progresser en toute discrétion,
  • la Cellule Innovation Prospective (CIP) : chargée de la veille technologique et de l’élaboration de nouveaux outils. Ces experts cherchent des solutions qui permettraient de faciliter le travail des opérationnels sur le terrain. La cellule a par exemple, développé des exosquelettes qui permettent d’alléger la charge portée par les militaires en mission.
  • la Section des Moyens Spéciaux (SMS) : spécialiste du renseignement, cette section est à la pointe de la technologie. Ses militaires sont des pros de l’espionnage et maîtrisent parfaitement les drones, les robots tout terrain, les dispositifs d’écoute, les caméras…

Pour finir, le GIGN possède également sa propre antenne médicale spécialisée, ainsi que son Centre National de Formation à l’Intervention Spécialisée (CNFIS), chargé de la formation du GIGN, mais qui peut aussi dispenser des formations pour d’autres composantes de la gendarmerie (PSPG et tireurs d’élite de la Garde républicaine par exemple).

Le CNFIS étend même ses compétences au-delà de la gendarmerie, puisqu’il collabore avec des forces de l’ordre étrangères, et même avec des organismes privés ou public dans le cadre de partenariats (École Nationale de la Magistrature, Agence France Presse, salariés LVMH…).

GIGN en ville
GIGN en intervention. ©Domenjod

4. Partenariats avec des unités à l’étranger

Il arrive que le GIGN soit envoyé à l’étranger pour des missions de formation et de coopération à la demande de pays étrangers, mais le groupement accueille également des unités qui viennent se former en France.

Chaque année, environ 100 stagiaires issus d’une vingtaine de pays différents viennent se former aux techniques élémentaires utilisées par les membres du GIGN en mission.

Ces contacts bilatéraux entre le GIGN et les autres unités d’intervention étrangères sont très forts. Il s’agit d’échanges tactiques et techniques, mais aussi de retours d’expériences après certaines interventions spécifiques.

On peut citer comme exemples de collaboration, les hommes du groupe anti-terroriste allemand (GSG) qui sont venus suivre, en 1974 (pourtant le début du GIGN), un stage au sein du groupement d’intervention français, pour se former aux techniques d’intervention.

Quelques années plus tard, en 1981, le GIGN collabore avec la Delta Force américaine et forme plusieurs de ses agents.

Le groupe d’intervention autrichien, GEK Cobra, ainsi que l’Escadron Spécial d’Intervention belge (ESI) ont également bénéficié d’une formation du GIGN.

De nos jours, les séries d’attentats qui ont eu lieu en Europe et en Amérique du Nord depuis quelques années ont encore plus rapproché les unités d’intervention étrangères du GIGN. Sous la présidence Bush, la conseillère du président des Etats-Unis souhaitait même que le GIGN soit son unique interlocuteur pour lutter contre les actes terroristes.

Certains séminaires sont d’ailleurs organisés au sein de réseaux comme celui des moyens spéciaux, celui des négociateurs, ou encore celui des unités d’intervention de l’Unité Européenne, plus connu sous le nom du réseau ATLAS.

Depuis 2007, une cellule spécialisée dans les relations internationales a été créée au sein du GIGN pour gérer ces échanges.

Important : le GIGN collabore également avec des unités françaises, telles que le RAID et la BRI PP. En effet, ces unités peuvent intervenir sur les mêmes types de missions. Depuis 2009, l’accent est mis sur la coopération entre ces différentes forces. L’échange d’informations est facilité et des exercices communs sont organisés afin d’assurer au mieux la sécurité de grands événements, mais aussi de réagir face à la menace terroriste.

5. Exemples d’interventions célèbres du GIGN, les faits de gloire du GIGN

Le GIGN est intervenu sur plusieurs événements qui ont marqué les esprits et qui ont bâti sa renommée.

En 1976, cinq terroristes croates anti-titistes (contre l’idéologie communiste de Tito, leader de la Yougoslavie à cette époque) détournent un Boeing 727 de la compagnie TWA qui assure un vol entre New York et Chicago. Grâce à ses techniques de négociation, le GIGN réussit à faire libérer les 49 otages et à obtenir des terroristes qu’ils se rendent.

La même année, le GIGN intervient à Djibouti pour libérer 30 enfants de militaires français, pris en otage par des terroristes du Front de Libération de la Côte Somalienne (FLCS) dans un bus de ramassage scolaire.

Malheureusement, lors de cette mission, deux des enfants ainsi que l’institutrice trouvent la mort. Sept terroristes sont également tués par le tir simultané et coordonné des agents du GIGN. Suite à l’assaut, les militaires somaliens, qui étaient postés près du bus, ouvrent également le feu en pensant qu’il s’agissait d’une agression terroriste. Neuf des militaires somaliens sont également tués.

En 1977, un forcené nommé Jacques Robert détourne un avion qui assure le vol Air Inter 429 entre Paris et Lyon. Il détient 94 personnes en otages dont un député et un ancien ministre. La prise d’otages dure 7 heures jusqu’à ce que le forcené utilise une grenade. Le GIGN décide alors de lancer l’assaut. Un passager perd la vie et quatre autres se retrouvent blessés. Jacques Robert est arrêté vivant et emprisonné.

En 1979, a lieu la prise d’otage de la Grande Mosquée de La Mecque. Plus de 130 terroristes fondamentalistes retiennent en otages plusieurs milliers de personnes. Dans cette affaire, le GIGN apporte seulement un support d’encadrement. Mais malgré un plan d’attaque bien préparé, la prise d’otages fait de nombreuses victimes.

En 1982, un forcené décide de défier le GIGN et se retranche avec de nombreuses armes. Il tire plus de 2.000 cartouches en une seule journée. Le GIGN décide de ne pas risquer la vie de ses hommes et d’attendre que le forcené se fatigue. En fin de journée, les gendarmes décident de faire diversion en faisant exploser la porte d’entrée. Pendant ce temps, un agent pénètre dans l’appartement et maîtrise l’homme à mains nues.

En 1994, le GIGN réalise une intervention qui le rend célèbre dans le monde entier. Il s’agit d’une prise d’otages de 164 passagers du vol AF 8969 par quatre terroristes appartenant au GIA algérien (Groupe Islamique Armé). L’avion est posé à l’aéroport de Marignane, près de Marseille.

Après des négociations, les gendarmes décident de donner l’assaut. Tous les otages sont sauvés et les quatre terroristes sont abattus. L’assaut a été retransmis à la télévision ce qui a permis au GIGN de se faire connaître.

Plus récemment, en janvier 2015, le GIGN prend part à la traque des frères Kouachi, alors considérés comme les principaux suspects de l’attentat contre Charlie Hebdo. Ils sont finalement repérés dans une imprimerie de la zone industrielle de Dammartin-en-Goëlle. L’assaut est donné en fin de journée et les deux terroristes sont tués. Un employé, qui était caché dans l’imprimerie sans que les suspects ne le sachent, communiquait des informations au GIGN.

6. Quelles sont les différences entre le GIGN et le RAID

Le GIGN est un groupe d’intervention de la gendarmerie nationale, ses membres sont donc des militaires. Le RAID (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion), quant à lui, est une unité de la police nationale composée de fonctionnaires de police.

Le GIGN compte un peu moins de 1.000 militaires alors que le RAID est composé d’environ 170 policiers.

Basé à Versailles (78), le GIGN intervient sur l’ensemble du territoire français, essentiellement en zone gendarmerie (rurale, à la « campagne ») ainsi qu’à l’étranger.

Le RAID, situé à Bièvres (91), intervient également dans toute la France, mais principalement dans les 21 départements les plus proches de Paris, en zone police urbaine (grandes villes).

Les missions de lutte contre le terrorisme maritime et aérien sont généralement confiées au GIGN. Le RAID intervient plus particulièrement contre la criminalité et le grand banditisme.

7. Combien d’hommes et de femmes dans le GIGN, les effectifs

Sur l’ensemble des 100.000 gendarmes que compte la France, 944 d’entre eux sont membres du GIGN. Parmi ces gendarmes, 413 font partie du GIGN central et 531 des antennes du GIGN.

Il s’agit d’hommes et de femmes qui ont le grade d’officier ou de sous-officier. En effet, le GIGN n’est pas réservé aux hommes. L’affectation de femmes au sein du groupement d’intervention est possible. On en compte d’ailleurs 51 en 2022. 

Pour ce qui est des postes, on compte 89 officiers, 789 sous-officiers, 7 officiers du Corps de Soutien Technique et Administratif de la Gendarmerie Nationale (CSTAGN), 44 sous-officiers du CSTAGN et 15 Gendarmes Adjoints Volontaires (GAV). 

La Cellule Nationale de Négociation (CNN) compte environ 350 négociateurs régionaux, qui, en 2021, ont réalisé près de 450 assistances en négociation.

78 personnels composent le Groupe de Sécurité du Président de la République (GSPR), dont 39 sont des gendarmes issus du GIGN, l’autre moitié étant issue du Service De La Protection (SDLP) de la police nationale.

Les membres sont retenus pour leurs capacités physiques et psychologiques exceptionnelles, et ils ont tous le statut de tireur d’élite.

Bien que la majorité des effectifs effectue un travail de terrain, il ne faut pas oublier les personnels de soutien, qui rendent l’action du GIGN possible :

  • une cinquantaine de militaires travaillent à l’état-major soutien finances et s’occupent des ressources humaines et de la logistique,
  • 25 personnels composent le Centre National de Formation à l’Intervention Spécialisée (CNFIS),
  • 17 personnels civils et militaires servent à l’antenne médicale spécialisée du GIGN.

8. Quels sont les équipements, armes et véhicules du GIGN

Pour faire face aux différentes menaces et remplir ses missions dans de bonnes conditions, le GIGN bénéficie d’un équipement, d’armes et de véhicules spéciaux.

8.1 Les équipement du GIGN

Les uniformes du GIGN sont adaptés à chaque situation. Ainsi, il existe une combinaison de camouflage, un treillis kaki pour passer inaperçu en milieu rural, ainsi qu’une tenue camouflage blanche pour les interventions en hiver et dans la neige.

Les membres du GIGN ont également une combinaison d’intervention bleu marine, ainsi qu’un uniforme traditionnel. Ces différentes tenues sont très résistantes et adaptées aux conditions d’interventions difficiles auxquelles le GIGN doit faire face. Ce sont des vêtements techniques.

Plusieurs galons ainsi que l’écusson du GIGN ornent l’uniforme traditionnel. L’écusson du groupement d’intervention est arrondi, avec un fond bleu qui rappelle la capacité du GIGN à intervenir en milieu subaquatique (sous-l’eau).

L’écusson représente également un parachute, en référence aux troupes aéroportées auxquelles le GIGN appartient. De grandes réformes ont eu lieu au sein du GIGN, à cause des nouveaux risques terroristes. Cette seconde génération est symbolisée par les deux étoiles que l’on voit sur l’écusson.

Logo Écusson GIGN
Écusson du GIGN

Le GIGN possède un important dispositif matériel qui lui permet de faire face à toutes les situations :

  • des boucliers de 22 kilos pour se protéger des balles et des projectiles,
  • des casques équipés de visières pare-balles qui pèsent plus de 4 kilos,
  • des gilets pare-balles de 14 kilos que portent les membres du GIGN lors des assauts et des interpellations, etc.

Le groupe intervient également en milieu subaquatique (sous l’eau). Lorsque c’est le cas, les militaires portent un appareil de plongée à circuit fermé qui leur permet de respirer sous l’eau sans faire de bulles. Cet équipement spécifique permet au GIGN d’intervenir par surprise et en limitant les risques.

L’équipement des membres du GIGN varie en fonction de leur mission et de leur spécialisation : les tireurs d’élite longue distance possèdent des armes de précision extrêmement performantes, tandis que les chuteurs opérationnels (qui peuvent sauter à plus de 4.000 mètres) ont un masque à oxygène et des parachutes adaptés à leur activité.

Ceux chargés du renseignement peuvent également compter sur du matériel de pointe : caméras, drones, robots pour terrains escarpés, micros, matériel de vidéo-surveillance…

8.2 Les armes du GIGN

Le groupement d’intervention est également lourdement armé. Il possède des armes de poing, des pistolets-mitrailleurs, des fusils à canon lisse, des fusils d’assaut, des armes de précisions et des armes sublétales (qui ne tuent pas) comme des tasers.

L’arme emblématique du GIGN est le pistolet Manhurin 73, mais les gendarmes peuvent compter sur de nombreuses autres références.

Voici quelques exemples d’armes que le GIGN peut utiliser :

  • Armes de poing : le SIG-Sauer Pro SP 2022, le MR-73 à canon 4, le Glock 19, le P228, le Manurhin MR 73 en 357 Magnum, le Glock 19 en 9 mm Parabellum, le S&W 686 GFS « Stainless », le Sig-Sauer P228, le Beretta 92, et des pistolets semi-automatiques comme le Glock 19, le Sig-Sauer P228, le FN Five-seveN et le Pamas G1S. Les plongeurs ont aussi recours au Glock 19 ainsi qu’au Five-seveN, mais n’utilisent pas les lampes tactiques.
  •  Pistolets-mitrailleurs : le HK MP5 en version A, le FN P90, ou encore le PM HK et l’Uzi pour les plongeurs.
  • Fusils à canon lisse : le Remington 870, le Benelli M3 Super 90 et le Franchi SPAS 12 Special Purpose Automatic Shotgun.
  • Fusils d’assaut : le HK G3 TGS, le SIG-550 et 551 SWAT avec lunettes Hensoldt, le HK33EA2 avec une crosse pliante, le HK G36C, et le le HK 416 calibre 5,56×45 mm Otan qui remplace le Famas depuis 2017.
  • Armes de précisions : le Manurhin MR 73 en 8 et 10 pouces, équipé de lunettes et de bipieds, le HK47, le PGM Hécate II à verrous, et plus d’une centaine d’Accuracy International AW 308, 308 sub et 338.
  • Armes sublétales (non mortelles) : le Taser X26, un pistolet à impulsion électrique, est en expérimentation depuis 2003 mais le GIGN l’utilise peu.

8.3 Les véhicules du GIGN

Le GIGN possède également différents moyens de transport (terrestres, marins ou aériens) comme des véhicules blindés et bénéficie du Groupe Interarmées d’Hélicoptères (GIH), des hélicoptères de la section aérienne de la gendarmerie ou bien des avions de l’alerte gouvernementale, si nécessaire.

  • Véhicule SWATEC avec système HARAS : ce véhicule permet d’intervenir contre des bâtiments, le GIGN en possède quatre. Le HARAS est un système d’assaut et de secours à hauteur réglable pour accéder jusqu’au troisième étage d’un immeuble.
  • Véhicule Sherpa Light APC : il s’agit d’un camion 4×4 équipé d’une plateforme modulaire avec une rampe hydraulique HARAS. Le GIGN possède deux de ces camions blindés légers.
  • Véhicule Fortress Intervention : c’est un véhicule blindé équipé d’une trappe de riposte sur le toit ainsi que d’un système run flat qui permet de rouler avec un pneu crevé.
Equipement et véhicule du GIGN
Equipement du GIGN et véhicule Sherpa ©Domenjod

9. Comment rentrer dans le GIGN : sélection, recrutement et entraînement

9.1 Sélection des membres du GIGN

Les membres du GIGN sont reconnus pour leurs grandes capacités physiques, techniques, psychologiques, et leur grand professionnalisme. Ils sont recrutés parmi les officiers et les sous-officiers de la gendarmerie nationale, et subissent des épreuves de sélection particulièrement difficiles (vous trouverez plus de renseignements sur la fiche métier de gendarme du GIGN).

La première étape pour intégrer cette unité d’élite est donc de réussir un des concours de la gendarmerie :

À noter : si vous n’avez pas de diplôme, vous pouvez intégrer la gendarmerie en tant que gendarme adjoint volontaire, puis passer les concours en interne. Une quinzaine de GAV sont employés au GIGN, mais ils ne participent à leurs missions opérationnelles.

Ensuite, après environ 4 années de service en tant qu’officiers ou sous-officiers de la gendarmerie nationale, vous pourrez demander à passer les épreuves de sélection si vos capacités physiques et psychologiques sont suffisantes.

Pour pouvoir participer aux sélections, il faut posséder au moins le grade de maréchal des logis-chef pour les sous-officiers, et celui de lieutenant pour les officiers. Il faut aussi avoir au minimum 24 et 34 ans au maximum, à la date des tests de sélection.

Le candidat doit être apte à la pratique intensive du parachutisme. Une visite médicale est d’ailleurs obligatoire pour valider la participation d’un candidat.

Les épreuves de sélection sont rigoureuses et redoutées par tous les candidats. Elles sont organisées une fois par an.

L’appel aux volontaires est diffusé dans les gendarmeries au mois de janvier. Les épreuves de sélection se déroulent sur 3 semaines entre le mois de mai et le mois de juin. Les candidats sont répartis en 3 groupes, qui effectueront les tests sur une semaine chacun.

À noter : chaque année, environ 200 candidats se présentent aux tests de sélection. En 2021, ils sont 19 à avoir réussi à intégrer le GIGN.

Les sélections sont composées d’épreuves individuelles, d’épreuves de groupe, de questionnaires de personnalité, d’entretiens avec un jury, mais aussi de mises en situation pour évaluer les aptitudes des candidats qui souhaitent intégrer le GIGN.

Voici des exemples d’épreuves de sélection du GIGN :

  • natation,
  • course avec sac (11 kg),
  • parcours topographique,
  • épreuve du lavoir : immersions répétées dans un ancien lavoir, dans une eau à 10°C et enchaînement d’exercice physiques (squats, burpees, pompes…),
  • parcours d’audace chronométré : les épreuves testent les éventuelles peurs des candidats (peur du vide, claustrophobie…),
  • saut de pont,
  • mur d’escalade,
  • aller-retour sur une poutre métallique située à 25 mètres de hauteur,
  • entretien avec les instructeurs…

Environ une cinquantaine de candidats réussissent les épreuves de sélection et participent ensuite à un pré-stage de 8 semaines au cours desquelles ils sont évalués chaque jour dans différents domaines.

Pendant le pré-stage, les qualités physiques et intellectuelles des candidats sont mises à l’épreuve, mais les instructeurs cherchent surtout à les pousser dans leurs retranchements pour tester leurs qualités morales et psychologiques. Cette étape de la formation est donc particulièrement éprouvante.

9.2 Formation et affectation des membres du GIGN

Les candidats qui résistent à ce pré-stage suivent alors une formation de 12 mois qui les forme aux différentes missions du GIGN et aux interventions qu’ils auront peut-être à réaliser. Au programme :

  • acquisition des techniques d’intervention,
  • stage de parachutisme,
  • stage de franchissement opérationnel,
  • stage de moniteur commando…

Après 3 mois, les élèves du GIGN reçoivent l’écusson du groupe, leur fourragère (décoration portée sur l’uniforme), ainsi que leurs armes emblématiques : le fusil de précision et le Manhurin 73.

Avant la fin de leur formation, ils annoncent la force du GIGN dans laquelle ils souhaitent être affectés (FI, FSP, FOR). Ce souhait est pris en compte pour le choix de l’affectation.

Les élèves doivent ensuite suivre une formation complémentaire de 2 mois au sein de leur force d’affectation.

Enfin, avant d’avoir officiellement terminé leur formation, les élèves doivent effectuer une démonstration de leurs acquis avant la remise de leur brevet. La dernière étape est celle du tir de confiance : il s’agit d’un tir à balle réelle sur un pigeon d’argile fixé sur le gilet pare-balles d’un camarade à 15 mètres de distance.

9.3 Entrainement du GIGN

Lorsque les membres du GIGN ne sont pas en intervention, ils subissent un entraînement intensif quotidien :

  • sports de combat,
  • exercices d’endurance,
  • escalade en rappel sur la tour du GIGN,
  • course à pied,
  • natation,
  • vélo,
  • musculation,
  • entraînement au tir sur des armes différentes.

Les membres du groupement d’intervention ont un entraînement intensif au tir. Ils utilisent environ 100 cartouches par jour.

Quant aux parachutistes, ils réalisent à peu près 1.500 sauts en ouverture automatique chaque année. Ils effectuent également 6.000 sauts en chute libre.

Le GIGN organise aussi des entraînements collectifs grandeur nature, comme par exemple des exercices de mise en œuvre de plans antiterroristes dans les airs et en mer comme PIRATAIR et PIRATMER. Il s’agit de s’entraîner à intervenir en cas de prises d’otages dans un avion ou sur un bateau comme dans la réalité.

10. Comment devenir réserviste dans le GIGN

Si vous ne voulez pas devenir gendarme, vous pouvez quand même rentrer dans le GIGN comme réserviste.

Ces civils, mais aussi gendarmes à la retraite doivent apporter une compétence rare ou inexistante au sein du groupe d’intervention. Le réserviste peut être, par exemple, un médecin, un technicien, ou encore un psychologue. Il peut aussi occuper des fonctions de soutien, de formation ou encore de conseil.

Les réservistes ne doivent pas forcément avoir les mêmes compétences physiques que les membres du GIGN. On ne leur demande pas, par exemple, d’être parachutistes.

Pour être réserviste dans le GIGN, il faut donc :

  • avoir un savoir-faire ou des compétences spécifiques,
  • être de nationalité française,
  • avoir satisfait aux obligations du service national ou avoir suivi la journée d’appel de préparation à la défense,
  • être en bonne condition physique et psychologique,
  • avoir suivi une préparation militaire pour les candidats qui ne sont pas des gendarmes à la retraite.

La réserve du GIGN est ouverte aux femmes comme aux hommes. C’est le bureau de recrutement de la gendarmerie nationale qui s’occupe de sélectionner les candidats.

Les Engagés à Servir dans la Réserve (ESR) occupent cette fonction environ 30 jours par an avec un minimum de 5 jours obligatoires pour ne pas que le contrat soit résilié.

Ils bénéficient d’une journée de formation par an ainsi que d’une visite médicale (2 journées au total).

Il arrive que certains réservistes partent en OPérations EXtérieures (OPEX) selon les besoins du GIGN.

Lorsqu’un ESR effectue entre 60 jours à 90 jours de renforts, il doit faire une demande d’autorisation exceptionnelle. Une autre demande doit être faite lorsque les renforts vont de 90 à 120 jours.

11. Recevoir une documentation gratuite pour réussir le Concours de Gendarme

La première étape pour devenir un gendarme du GIGN est de réussir à faire partie de la gendarmerie en passant un concours d’entrée.

Mais la concurrence entre candidats est importante, et pour atteindre votre objectif, une très bonne préparation est indispensable.

Vous pouvez préparer le concours tout seul en achetant des livres. Mais pour augmenter vos chances d’être reçu au concours, la meilleure solution est de vous inscrire à une formation préparatoire.

Une formation à distance pour réussir les concours de la gendarmerie vous permet de vous préparer en ligne sur internet. Formation que vous pouvez suivre de n’importe quel endroit, quand vous le souhaitez, à votre rythme.

Idéal si vous habitez une petite ville, si vous travaillez en parallèle, si vous voulez vous reconvertir ou si vous avez du mal à étudier tout seul sans cadre.

C’est une formation de qualité, 90% des élèves sont satisfaits de leur préparation au concours.

Les inscriptions sont ouvertes toute l’année !

N’hésitez pas à demander de suite une documentation gratuite en remplissant le formulaire ci-dessous, c’est sans engagement :

Gendarmerie - Bas - Servais

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